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Untm / Gouvernement – «entre gens sérieux» Massacre à la tronçonneuse

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La séance rappelle juste une séquence de film : «massacre à la tronçonneuse» tant le ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les institutions a été écorché vif par son vis-à-vis, M. Maouloud Ben Katra, Secrétaire général adjoint de l’UNTM.

Ce n’est pas tous les jours, soit dit en passant, que la Direction de la télévision nationale (ORTM) organise un débat contradictoire et en direct. Elle l’a fait le 20 août dernier dans la perspective de la grève de l’UNTM en mettant face-à-face le ministre Moussa Bocar Diarra et Maouloud Ben Katra, secrétaire général adjoint de l’UNTM. Le premier ne peut se targuer d’avoir remporté la partie.

 

« Entre gens sérieux »

De l’avis du Ministre Moussa Bocar Diarra, «entre gens sérieux», on ne prépare pas des affiches d’appel à la grève alors que les négociations s’avèrent en cours. Réponse de l’UNTM : «entre gens sérieux, on ne tient pas un tel discours sur un plateau de télévision».

En clair, le gouvernement, par la voix du ministre Diarra reproche à la centrale syndicale d’avoir préparé les affiches d’appel à la grève quand bien même, les négociations étaient en cours. Mais pour le secrétaire général de l’UNTM, c’est justement en ce moment qu’un syndicat sérieux prépare ses affiches et pas après. C’est qui est évident !

 

« Vous avez craché sur… »

Pour avoir refusé les augmentations du SMIG proposées par le gouvernement, le Ministre Moussa Bocar Diarra estime que «l’UNTM a craché» sur le morceau. Réplique de l’UNTM : l’expression s’avère inappropriée sur un plateau de télévision par devoir de «respect aux téléspectateurs». Bingo !

Vous ne m’aviez pas rendu visite,

 

On s’en fout

Le ministre qui a visiblement fait de la question une affaire personnelle, reproche au nouveau bureau de l’UNTM de ne lui avoir pas rendu une visite de courtoisie. Réplique du syndicaliste : «nous vous avions adressé une correspondance restée sans suite». Et d’ajouter : «nous n’avions pas besoin qu’un gouvernement nous reconnaisse (…). Nous, on ne se mêle pas de mouvance présidentielle ou d’opposition».

 

Nous avons concédé une augmentation , vous ne l’aviez jamais dit ! j amais

 

Selon le ministre Moussa Bocar Diarra, le gouvernement a concédé un relèvement de la valeur indiciaire pour une incidence budgétaire de 17 milliards F CFA. Preuve que «l’UNTM se trouve dans les excès» pendant que le gouvernement est «serein».

Pour M. Ben Katra, le gouvernement n’a jamais fait cas d’une quelconque augmentation. « Vous ne l’aviez dit… Et ce n’est pas sur un plateau de télévision que l’on doit le dire. Il existe une commission de conciliation».

Selon toute évidence, quelqu’un sur le plateau en question, a menti.

 

Alors si c’est comme cela, je remets en caus les 12 points ayant objet d’accord !

Tant pis ! Et nous allons continuer notre lutte jusqu’à satisfaction totale de nos revendications. De toutes nos revendications

 

Puisque n’ayant pas obtenu la levée du mot d’ordre de grève, le ministre Moussa Bocar Diarra a décidé de remettre en cause les 12 points ayant fait objet d’un accord. Si les négociations n’aboutissent pas, c’est normal de retirer les acquis, a-t-il indiqué.

 

La décision ne fut nullement de nature à affecter la détermination du syndicaliste : «Pour notre part, nous allons continuer à nous battre jusqu’à satisfaction totale de toutes nos revendications».

 

C’est sur ces notes de rupture que le débat a pris fin ! Dommage !

B.S. Diarra

 

Le ministre Moussa Bocar Diarra : une calamité !

Outre l’absence de courtoisie qui a émaillé le débat et imputable au ministre Moussa Bocar Diarra, le représentant de l’Etat semblait ne pas évaluer les enjeux à leur juste valeur. Il donnait tout bonnement l’impression d’être en face d’un bureau du comité AEEM, (avec tout le respect que nous avions pour cette structure). Là, il s’agit des travailleurs du Mali, de la plus importante centrale syndicale d’un pays confronté à une crise multiforme ; d’un syndicat qui a pesé de tout son poids dans les différents bouleversements sociopolitiques du pays (excusez de peu l’euphémisme) ; d’une entité qui a fait, en partie, l’histoire récente du pays ; un syndicat qui peut faire et défaire un gouvernement, voire un régime politique (il en a déjà donné la preuve). En clair, il s’agit du partenaire social incontournable. Ce paramètre, le ministre ne semblait pas l’intégrer dans ses analyses et décisions. Seigneur, pardonne-lui donc ses errements ! Il ne savait pas ce qu’il faisait. Nous vous livrons juste un aperçu des véritables enjeux du moment, juste un aperçu !

 

Nul ne l’ignore : la détérioration des relations entre nos pays et les institutions financières et monétaires internationales (FMI – Banque Mondiale) et par ricochet, les partenaires Techniques et financiers (PTF) a eu un impact considérable sur les finances du pays. Pour tout dire, la situation n’est pas reluisante. Le pays ne doit compter, pour l’instant qu’à la mobilisation des ressources internes pour faire face à ce malaise profond exacerbé par une situation sécuritaire budgétivore.

 

D’où justement, la visite et l’exhortation de la ministre des finances à l’endroit des services de recouvrement (douanes, impôts, etc.). C’est en vue d’inciter ces services que la ministre a effectué une visite aux services des douanes auxquels est assigné un objectif de recette de 375 milliards F CFA au titre de l’année 2014 à l’issue de la loi rectificative du mois de mars dernier.

Faut-il le rappeler à Monsieur le Ministre de la Fonction publique ? Ce sont ces ressources qui participent à la masse salariale. En clair, les salaires ne peuvent être payés que si les services de l’assiette fiscale le veulent bien.

 

Il se trouve qu’au niveau de ces structures d’Etat toutes affiliées à l’UNTM, la grève a été suivie à 100%. En clair, il n’y a pas eu d’activité dans ce secteur, les 21 et 22 août 2014. Il n’eut donc pas de recette ces jours-ci. On parle d’un manque à gagner de plus de 2 milliards F CFA.

 

Si, au niveau des Impôts, nous n’avions pas encore une idée précise des dégâts, il s’avère que l’impact de la grève a été moindre. Et pour cause : la date (21 et 22) ne correspond pas à la période de recouvrement par excellence, qui va du 13 au 18 de chaque mois. C’est dire que si le désaccord persiste, l’UNTM procédera à quelques ajustements pour faire encore plus mal.

En privilégiant donc l’option de l’affrontement, le ministre met le régime en mal. Un régime qui n’a nullement besoin de l’ouverture d’un front supplémentaire et d’envergure.

 

B.S. Diarra

SOURCE: La Sentinelle

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