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Unesco : calculs et trahisons

Irina Bokova-Unesco

Le Djiboutien Rachad Farah paraissait en mesure d’être élu à la tête de l’Unesco. Son échec n’en est que plus amer.

“Une fois de plus, la solidarité multilatérale du Sud n’a pas fonctionné. Elle n’est qu’une déclaration d’intention, sans conséquence concrète”, déplore Rachad Farah, ambassadeur de Djibouti à Paris et candidat malheureux à la direction générale de l’Unesco. Le seul Africain en lisse avait pourtant reçu le soutien officiel de la Ligue arabe, de l’Union africaine, de l’Organisation de la conférence islamique et d’un certain nombre d’autres États membres du Conseil exécutif (qui en compte cinquante-huit). Pourtant, le 4 octobre, il a été écrasé au premier tour de scrutin – 39 voix contre 13 – par la Bulgare Irina Bokova, directrice générale sortante, l’outsider libanais Joseph Maïla ne recueillant que 6 suffrages.

Farah avait pourtant obtenu 25 promesses de vote en sa faveur, qui, si elles avaient été tenues, lui auraient permis d’accéder à un second tour très risqué pour Bokova. “Rachad a fait une campagne déterminée et très professionnelle, avec une implication totale des autorités politiques de son pays. Il aurait pu et dû obtenir entre 20 et 22 voix, mais il a fait peur”, analyse Maïla. Longtemps favorite, la candidate bulgare paraissait à la veille du scrutin sur le point d’être rattrapée par “le candidat du Sud”. “Une formidable machine s’est alors mise en place pour faire barrage à Rachad”, constate le Libanais. “Il y a eu au cours des deux derniers jours des pressions qui ont débouché sur des alliances contre nature”, confirme le Djiboutien. Bref, “il reste un long chemin à parcourir pour que le Sud prenne la place qui lui revient dans la gouvernance mondiale”.

Des promesses non tenues

Difficile de savoir d’où sont venues les trahisons, les votes se faisant à bulletin secret. À la veille du scrutin, le candidat libanais était convaincu d’obtenir “entre 12 et 15 voix”, puisqu’il disposait de “promesses écrites” : il n’en a récolté que six. Côté arabe, le front bokoviste était conduit par l’Arabie saoudite et l’Égypte, auxquelles se sont ralliés les Émirats arabes unis et, sans doute, la Syrie. Soit 4 des 6 voix que compte le groupe régional. Quant à la France, “elle a fait voter toute l’Afrique francophone pour Bokova en faisant résolument barrage aux représentants de deux pays francophones qui lui sont proches”, estime Maïla, qui juge cette attitude “triste”.
Jeuneafrique

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