Les forces françaises présentes au Mali ont mené deux opérations dans la nuit de mercredi à jeudi dans le nord du pays. Cette offensive a été annoncée jeudi, sur i>TELE, par le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. Selon une source administrative malienne jointe depuis Bamako, «plus d’une centaine de militaires français ont quitté Tombouctou par voie terrestre pour le nord», «avec le matériel nécessaire».
Une source militaire africaine au sein de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) mentionne l’engagement de «moyens aériens et terrestres.» «Ce n’est pas la plus importante opération militaire depuis la reprise des villes, mais c’est une opération militaire nécessaire pour que les terroristes ne se reconstituent pas», ajoute cette même source militaire.
Une autre source militaire étrangère, qui a requis l’anonymat, affirme que les opérations se poursuivaient jeudi matin. «Nous n’avons pas encore de bilan. (…) Il est clair que les combattants du Mujao, les héritiers d’Abou Zeïd, et la katiba (unité combattante, NDLR) de Belmokhtar sont dans le viseur. Ils tentent de se reconstituer. Peut-être même qu’ils ont du matériel militaire venu de la Libye», a-t-elle ajouté.
Bilan «extrêmement positif» pour l’opération Serval
Interrogé ce jeudi par i>TELE , Jean-Yves Le Drian a relevé que «tout n’est pas fini, les risques terroristes dans cette partie de l’Afrique restent importants». «Nous allons garder un millier de soldats qui font du contre-terrorisme, y compris cette nuit, a-t-il poursuivi. On intervient pour cibler des groupes en reconstitution sur deux théâtres, à la fois aux environs de Tombouctou (nord-ouest) et dans l’Adrar des Ifoghas (région de Kidal, extrême nord-est)». Plus généralement, le bilan de l’opération Serval, lancée il y a un an contre les groupes armés occupant le nord du Mali, «est extrêmement positif», selon le ministre.
Dans un communiqué diffusé jeudi, qui n’évoque pas les opérations annoncées par laFrance, la Minusma mentionne une visite à Gao mercredi de son commandant, le général Jean Bosco Kazura, et de plusieurs membres de son état-major. Leur objectif était de «s’enquérir de l’état d’avancement du déploiement des différents contingents dans la région et saluer et encourager ceux déjà en poste». Le général Kazura «a exhorté les troupes à la vigilance et à la prudence, tout en soulignant le devoir d’un comportement exemplaire vis-à-vis de leurs hôtes maliens», affirme la mission onusienne. Le commandant de la Minusma a notamment visité le QG de la mission et le contingent chinois, fort de 395 éléments. Il s’est également rendu à la base du contingent rwandais de 140 éléments déployé depuis novembre, ainsi qu’à celle du contingent néerlandais de 37 personnes, qui doivent être rejoints par 336 autres.
Les Algériens Abdelhamid Abou Zeïd et Mokhtar Belmokhtar étaient des chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui fait partie avec le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) des groupes armés ayant occupé pendant plusieurs mois en 2012 le nord du Mali. Ecarté d’Aqmi, Mokhtar Belmokhtar a ensuite créé le groupe des Signataires par le sang, responsable en janvier 2013 d’une prise d’otages massive à In-Amenas, site gazier dans le sud de l’Algérie, qui fit près de 70 morts, ravisseurs compris. Abou Zeïd a été tué fin février 2013 par l’armée française dans le cadre de l’opération Serval, lancée en janvier 2013 par la France pour aider Bamako à reprendre le contrôle du vaste nord du Mali, comprenant les régions de Tombouctou, Gao et Kidal.
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Source: Le Parisien