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Une campagne de coton catastrophique au Mali

La production de coton est en chute libre au Mali. L’ancien champion africain de la fibre devrait récolter le quart de ce qu’il a produit l’an dernier. La mauvaise conjoncture textile, liée au Covid-19, n’est pas seule en cause.

 

Ce sera l’une des récoltes de coton les plus mauvaises de l’histoire du Mali. Moins de 80 000 tonnes de fibre, contre près de 300 000 tonnes l’an dernier. L’épidémie de Covid-19, qui a paralysé l’industrie textile mondiale est à l’origine de ce déclin, mais les autres pays africains ne connaissent pas un tel plongeon de leur production cotonnière : moins 75%.

Chute brutale du prix au producteur

« Au Mali il y a eu une accumulation de maladresses dans les décisions et leur calendrier », résume George Toby, le vice-président du CICCA, le Comité international pour la coopération entre les associations cotonnières. L’entreprise publique malienne qui gère la filière cotonnière, la CMDT (Compagnie malienne pour le développement du textile), avait encore un tiers de la production 2019 sur les bras, quand le Covid-19 a tout bloqué.

Grève du coton

On renouvelle les représentants à la tête des organisations de producteurs cette année. « Ce climat électoral a radicalisé le mécontentement, observe Baba Berthé, le président directeur général de la CMDT. Contrairement aux autres États ouest-africains, les autorités maliennes ont aussi tardé à réagir pour améliorer le prix du kilo de coton, souligne-t-il. Quand la prime de 50 francs CFA est annoncée dans les premiers jours de juin, les pluies se sont arrêtées. » Il est alors trop tard pour semer du coton.

Coton vital pour le budget

Les agriculteurs produiront certes plus de mil, de sorgho et de maïs, cette année, mais le coton représente 12% des recettes budgétaires du Mali. La perspective d’une récolte quatre fois plus faible que l’an dernier tombe au plus mal, alors que le pays est en pleine transition et qu’il ne peut plus vendre son bétail dans les pays voisins de la CEDEAO.

La CMDT très fragilisée

Quant à la CMDT, pressée par les banques, elle est de l’aveu de son PDG dans « une situation de trésorerie très tendue, vendant son coton à perte, avec un stock d’intrants inédit, alors qu’il va falloir payer les fournisseurs, ramasser le coton et l’égrener ». Cette fragilité pourrait, selon certains observateurs du secteur, conduire à sa privatisation.

Source: Rfi.fr

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