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Une brèche vers un gouvernement d’union

S’il s’avère politiquement incorrect de parler d’abdication de la majorité ou de victoire de l’opposition suite au conflit éphémère lié à l’envoi de SMS en lieu et place de lettres officielles, la rencontre d’hier entre les deux tendances risque de conduire à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.

 

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Il faudra certainement saluer l’humilité du pouvoir pour être revenu sur ses pas et rectifier ainsi le tir. Il s’avérait tout à fait incorrect, voire irrespectueux d’inviter des chefs de partis à discuter de sujets d’une telle haute importance à travers de banals SMS. Toute chose, au demeurant, qui atteste de la légèreté du pouvoir, du moins, de certains de ses animateurs.

Recevoir l’opposition et avec, elle, parlementer, constitue, en tout état de cause, une sérieuse avancée puisque de nature à obtenir la fameuse union sacrée dont le pays a impérativement besoin.

L’on ne pourra cependant s’empêcher de penser que le pouvoir laisse ainsi entrevoir la probabilité d’un gouvernement d’union nationale. Une option auparavant rejetée d’un revers de main par le maître de Koulouba mais visiblement diminué et profondément affecté par les récents événements de Kidal lui ayant montré ses limites. Il ne pouvait, en tout état de cause, négocier avec des séparatistes et continuer à mépriser son opposition politique, pourtant très pertinente dans ses remarques et critiques, donc à cet égard, constructive.

En somme, accepter l’opposant dans des conditions par elle édictée, atteste non seulement du recul du pouvoir, mais aussi et surtout constitue un premier pas vers la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. La crise actuelle favorisera certainement cet exercice quoique contraire à la volonté initiale du président plébiscité.

Mais un gouvernement d’union avec l’actuel premier ministre ? Là sera la question puisque l’opposition réclame d’ores et déjà la tête de celui-ci. Siéger donc dans un gouvernement dont elle conteste le chef manquerait certainement de cohérence de la part d’une opposition sérieuse. Mais, enfin, le Mali mérite bien quelques contradictions et concession !

Par ailleurs, au delà de la guéguerre opposition-majorité, la rencontre d’hier a l’avantage d’être aussi celle de décrispation entre les deux mouvances. La première s’étant jusqu’à ce jour murer dans sa tour d’ivoire regardant la seconde d’en bas. En clair, le régime avait tendance à développer le même mépris envers l’opposition qu’IBK face au Collectif des partis politiques de l’Opposition (COPPO) alors qu’il était premier de son Etat. Mais en ces temps-ci, n’existait pas la crise que l’on connait aujourd’hui. Et point besoin alors de ménager un opposant. Mais là !

En tout état de cause, un «gouvernement d’union» ou de «consensus», appelez-le comme vous voulez, s’avèrera doublement avantageux pour Koulouba. Il aura l’avantage d’assurer la mobilisation autour de l’essentiel et constituera une réponse appropriée à opposer au slogan «ma famille d’abord».

B.S. Diarra  

SOURCE: La Sentinelle
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