Conformément à la volonté des autorités de mettre fin à des déviances dans le milieu islamique, le Haut Conseil Islamique a pris un certain nombre de mesures visant à mettre de l’ordre dans la conduite de ceux qui sont chargés de promouvoir la religion et ceux qui gèrent nos lieux de culte. Les contrevenants s’exposeront à des sanctions de diverses natures, susceptibles d’être portées à la connaissance des autorités judiciaires, en cas de récidive.
A l’issue d’une journée de réflexion ayant réuni les érudits, les imams et diverses organisations islamiques, venus de plusieurs localités, le document élaboré par le Haut Conseil Islamique sur la moralisation des prêches et la gestion des mosquées a été approuvé, à l’unanimité.
Aussi, dans une perspective de corriger les déviances dans le milieu islamique, marquées par des injures, des manquements aux fondamentaux et au sacré de la religion, des atteintes à l’honneur et à la dignité, le Haut Conseil Islamique, en collaboration avec la Ligue des Imams et Erudits a tracé une ligne rouge à ne pas franchir. Et considéré comme actes répréhensibles dans la pratique des prêches, les atteintes aux symboles de l’islam et à ses fondements, dont le divin, le sacré, les messagers, les prophètes, les livres révélés, la famille du prophète, ses épouses et ses compagnons. S’y ajoutent les injures proférées par les prêcheurs, notamment, à travers divers canaux de communication (réseaux sociaux), les falsifications et les manipulations de sons, d’images ou de vidéos, visant à opposer les prêcheurs et semer la discorde entre eux.
A noter que pour préserver la quiétude des lieux de culte et éviter d’éventuels cas de bataille rangée, comme c’est souvent le cas, en raison des considérations partisanes, les mosquées ont été réparties en deux catégories. Il s’agit des mosquées communautaires, dont le titre de mosquée est au nom de la communauté et les mosquées privées, comme leur nom l’indique, ces dernières sont au nom d’un ou de plusieurs individus, d’une association ou d’une organisation.
La gestion de la mosquée communautaire incombe à la communauté et se fait par consensus, alors que pour celle dite privée, sa gestion relève du propriétaire. Toutefois, dans les deux cas, la gestion doit se faire conformément aux règles de l’islam et à la législation en vigueur.
Il a été convenu également que l’imam est le premier responsable de la mosquée. Si, dans une mosquée communautaire, son intronisation est du ressort de la communauté, cette prérogative échoit au propriétaire de la mosquée, dans le cas d’une mosquée dite privée.
Quant à la désignation de l’adjoint à l’imam, il se fait en concertation avec ce dernier, dans les deux cas de figure. L’imam est désigné à vie, sauf s’il ne satisfait plus aux conditions de l’imamat.
Pour les cas de violation des mesures susnommées, le Haut Conseil Islamique procède à l’avertissement, au blâme ou à l’interdiction pour une période appropriée, dont la durée est définie par l’association faitière.
En cas, toutefois, de persistance dans les violations et face à l’impossibilité pour le HCIM de trouver une solution, les différends seront soumis aux autorités judiciaires.
Les autorités administratives ou judiciaires sont appelées à prendre attache avec le HCIM dans les règlements de conflits mettant en cause les imams, les prêcheurs, les chefs religieux.
Abdoulaye DIARRA
Source: l’Indépendant