L’ex-dictateur tchadien Hissène Habré sera jugé au Sénégal, où il se trouve en détention préventive, par une cour d’assises spéciale pour crime contre l’humanité et crimes de guerre. La date du procès n’est pas encore connue.
Hissène Habré, ancien président tchadien, sera jugé par un tribunal spécial créé par le Sénégal et l’Union africaine (UA) pour crime contre l’humanité et crimes de guerre. Le tribunal a rendu vendredi 13 février une ordonnance qui « renvoie l’inculpé Hissène Habré » devant une cour d’assises spéciale « pour y être jugé pour crime contre l’humanité, crimes de guerre et crime de torture », a affirmé cette juridiction dans un communiqué transmis à l’AFP.
L’ex-président tchadien avait été arrêté le 30 juin 2013 à Dakar puis inculpé le 2 juillet 2013 et placé en détention préventive. Même si la date précise du procès n’est pas encore connue, l’ONG Human Rights Watch estime qu’il pourrait commencer « en mai ou juin au Sénégal ».
Usage systématique de la torture
Hissène Habré, né en 1942, a été au pouvoir au Tchad de 1982 jusqu’à son renversement en 1990 par l’actuel chef de l’État, Idriss Déby Itno. Il s’était ensuite réfugié au Sénégal, où il a bénéficié pendant plus de 20 ans de la bienveillance des autorités sénégalaises avant d’être finalement arrêté. Lors de son arrivée au Sénégal en 1990, les autorités tchadiennes avaient exigé l’extradition de l’ancien dictateur.
Mais de nombreux Sénégalais s’opposent à l’extradition et même au jugement d’Hissène Habré, apprécié pour ses largesses envers la communauté locale et dont une des épouses est de nationalité sénégalaise.
Le Sénégal avait finalement accepté en 2006 de juger l’ancien chef d’État, à la demande de l’Union africaine. Dakar avait ensuite procédé à une modification de ses textes pour avoir la possibilité de juger un étranger dont les actes ont été commis en dehors de son territoire.
Hissène Habré est accusé, selon HRW, de milliers d’assassinats politiques et de l’usage systématique de la torture pendant son régime. En juillet 2013, plus de mille personnes, se considérant comme « victimes directes et indirectes » du régime de Hissène Habré, se sont constituées parties civiles contre lui.
Avec AFP
Source: France24