Un patron juif qui avait publié une annonce à Pôle Emploi en précisant refuser l’embauche de Maghrébins «par précaution», afin selon lui «d’éviter les tensions», a été condamné jeudi à 5.000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Bobigny.
Jean-Luc B., patron d’une petite entreprise d’édition de Montreuil (Seine-Saint-Denis), a été condamné pour «discrimination à l’embauche».
Portant barbe et kippa, Jean-Luc B., avait, lors de l’audience, totalement assumé avoir enfreint la loi, qui interdit de trier les candidats en fonction de l’origine ou de la religion, expliquant qu’il s’agissait d’une «mesure de précaution». Pour lui, tout Maghrébin représente «un risque», car il peut avoir «un père, un frère qui n’aime pas les juifs». Dans ces conditions, hors de question de confier à un Maghrébin les clés de son entreprise pour y faire le ménage tous les soirs, avait-il expliqué au tribunal.
En tant que juif, «si je sors dans la rue dans le 93, il se peut que je ne revienne pas vivant», avait dit ce père de quatre enfants, expliquant appliquer aux Maghrébins le «principe de précaution comme d’autres l’appliquent aux OGM» et invoquant l’affaire Merah pour justifier sa crainte des agressions.
Un autre responsable condamné pour avoir refusé d’embaucher une femme enceinte
Jean-Luc B. comparaissait lors d’une audience spéciale consacrée aux discriminations organisée par le tribunal de Bobigny, avec l’appui du Défenseur des droits.
Une responsable qui avait refusé l’embauche d’une femme enceinte pour faire, debout, la réclame de céréales diététiques dans un centre commercial, et qui ne s’était pas présentée à l’audience, a été condamnée jeudi à 1.000 euros d’amende.
Le délibéré d’une troisième affaire, celle d’un intérimaire musulman portant une barbe, recruté comme agent de piste à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, puis renvoyé chez lui à la dernière minute par un responsable, doit être rendu le 4 juillet.
LeParisien.fr