ATELIER DE FORMATION SUR LA PREP FEMME
Un nouvel outil de prévention du SIDA au Mali
Les hommes de média ont suivi, du 23 au 24 mai 2022, à l’hôtel de l’Amitié, un atelier de deux jours sur la Prep femme, un nouveau produit qui entre désormais dans le cadre de la prévention du VIH SIDA. Organisés par l’Association pour la Résilience des Communautés pour l’Accès au Développement (ARCAD) Santé plus, en partenariat avec l’Association de Lutte contre le Sida (ALCS), les deux jours de rencontre avaient pour but principal d’informer les journalistes. Ainsi que la population entière sur l’existence de la PrEP femme et son intégration dans le programme de prévention combinée de la clinique de santé sexuelle des Halles de Bamako.
Pour accélérer la prévention et mettre fin à l’épidémie du VIH/Sida, l’ONUSIDA et l’Organisation Mondiale de la Santé recommandent depuis 2015 la prophylaxie préexposition (PrEP) pour les populations les plus exposées telles que les travailleuses de sexe (TS) aux risques d’acquisition du VIH.
En effet, la PrEP est une stratégie de prévention biomédicale qui implique l’utilisation de médicaments antirétroviraux (ARV) pour réduire le risque de l’infection par le VIH chez les personnes séronégatives. Même si son efficacité est prouvée aussi bien chez les hommes que chez les femmes, l’accès à la PrEP pour ces dernières, demeure difficile. Les femmes, et plus particulièrement les professionnelles de sexe, ont, du point de vue des formateurs, besoin de se protéger contre le VIH. Et cela, principalement par l’absence d’une utilisation systématique du préservatif. Aux dires de Dr. Alou Coulibaly, directeur de renforcement de capacités à ARCAD Santé PLUS, les TS contribuent à une prévalence très élevée des cas de contamination du SIDA au Mali, d’où la raison de cet intéressement particulier. «La PrEP est un choix supplémentaire de prévention pour les populations clés. C’est un traitement actif qui combine deux médicaments anti- VIH, à savoir : l’emtricitabine et le Ténofovir disoproxil fumarate», a expliqué Dr. Coulibaly. Avant de faire savoir que les études menées autour du médicament montrent à suffisance son efficacité car, il réduit à 86% les risques de contracter le VIH.
Au Mali, bien qu’on ait une prévalence faible de 1.1 % du VIH dans la population générale, les chiffres restent élevés dans des groupes spécifiques comme les personnes vivant avec le VIH, les travailleuses de sexe ou encore les usagers des drogues intra-veineuses. D’après Dr. Mariam Traoré, Cheffe de projet PrEP femme Mali, ces groupes représentent les populations clés dans la dynamique épidémique de contamination et de transmission du VIH. À l’en croire, les lignes directrices et les résultats des recherches locales ont motivé le gouvernement du Mali à inscrire la PrEP dans le plan stratégique lors de la révision du protocole national de lutte contre le VIH. Ainsi, PrEP femmes s’adresse principalement aux travailleuses de sexes. « Les stigmatisations et les discriminations de la société font que les populations clés n’ont pas accès aux soins de lutte contre le VIH. Hors elles représentent une partie essentielle dans la propagation de la maladie. Rendre la PrEP accessible aux TS, contribue à mieux diminuer les risques de contamination du VIH au Mali», a soutenu la cheffe de projet.
Parlant de la réussite du projet PrEP femme, les formateurs diront que les hommes de médias ont un rôle important à jouer. Raison pour laquelle, ils les ont invités à jouer pleinement leurs rôles d’informateurs afin de sensibiliser les populations sur les enjeux liés à la mise en disposition de la PrEP au Mali.
Pour note, le lancement officiel de la Prep femme aura lieu de vendredi 27 mai à l’escale gourmande de Bamako. Ainsi, le projet s’étalera sur une durée de 36 mois au Mali, au Maroc et aux les Îles Maurice.
Siguéta Salimata DEMBELE
Source: Les Échos- Mali
