Chef de l’opération Barkhane, le général Bruno Guibert a indiqué, la semaine passée, que la force française allait changer d’approche dans la bande sahélo-saharienne (BSS) pour gagner en efficacité contre les groupes jihadistes qui y sévissent. Cette adaptation apparaît d’autant plus nécessaire que l’activité terroriste ne faiblit pas.
Selon des données compilées par le Long War Journal, il y a eu au moins 244 attaques au Mali, au Burkina Faso et Niger depuis le début de cette année, dont 26 constatées rien que pour les trois dernières semaines.
« Sur le plan sécuritaire, la situation demeure fragile et tendue avec des attaques régulières menées par les groupes armés terroristes. Beaucoup sont dirigées à l’encontre de la population civile afin d’entretenir l’installation d’un climat d’insécurité », explique l’État-major des armées, dans son point de situation hebdomadaire relatif à l’opération Barkhane.
Et ces attaques se produisent de plus en plus souvent dans le centre du pays. Comme celle qui, commise à Ménaka, ce 24 novembre, vient de coûter la vie à 3 militaires de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) ainsi qu’à un soldat malien.
« Ce matin, un détachement de la force de la Minusma a repoussé une attaque lors d’une opération coordonnée avec les FAMa (forces armées maliennes) dans la région de Ménaka », a en effet annoncé la MINUSMA, qui fait état de « plusieurs blessés », dont certains se trouvent dans un « état critique ». En outre, plusieurs assaillants ont été tués.
« Cette opération, qui entrait dans le cadre de la protection des civils de la région, avait également pour but d’apporter une assistance médicale aux populations dans le besoin », a expliqué Mahamat Saleh Annadif, le chef de la MINUSMA.
Ce dernier a également salué la « bravoure » des Casques bleus et des militaires maliens, « dont l’engagement a permis de neutraliser plusieurs terroristes », et appelé « à la vigilance, à la solidarité et à l’unité des Maliens pour faire face à la lâcheté de nos adversaires », en référence aux groupes jihadistes.
La MINUSMA est l’opération des Nations unies la plus dangereuse. Il y a à peine un mois, quatre Casques bleus tchadiens (dont un a succombé à ses blessures le 19 novembre) ont ainsi perdu la vie lors de l’explosion d’un engin explosif improvisé, au passage de leur convoi.
Depuis juillet 2013, la MINUSMA a perdu au moins 90 militaires dans des actes hostiles. Soit plus de la moitié des Casques bleus tués dans le monde sur cette période.
Source: Opex360