Alain Marsaud, ancien chef central de la lutte anti-terroriste, estime que ce sont les Occidentaux qui ont mis « un grand désordre dans cette partie du monde ».
Alain Marsaud, député (Les Républicains) des Français de l’étranger, se demande si le groupe Etat islamique n’est pas « un élément stabilisateur » au Moyen-Orient. Selon lui, ce sont les Occidentaux qui ont mis « un grand désordre dans cette partie du monde ». C’est ce qu’il a affirmé, mardi, au Talk du Figaro.
« Nous, Occidentaux, nous devons nous poser la question de nos responsabilités. Nous avons détruit le Moyen-Orient. On a commencé par l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie avec la politique douteuse qui est la nôtre […] Nous avons mis un grand désordre dans cette partie du monde et aujourd’hui, ce désordre est en train de se venger. Alors, ils débarquent chez nous », affirme le député, à propos des migrants qui fuient ces pays en guerre.
« Il y avait besoin d’un Etat sunnite »
« Comment rétablir la situation au Moyen-Orient ? Aller faire la guerre à Daech [l’Etat islamique] ? Mais ce n’est pas Daech, à la limite, qui est l’auteur de tout ça. Je me demande même si Daech n’est pas un élément stabilisateur de la région », a-t-il ajouté.
Selon lui, « Daech est en train de créer un ‘sunniteland’ [un Etat sunnite], ce qui n’a jamais existé, parce que finalement le Moyen-Orient est en train de souffrir des accords Sykes-Picot de 1916 (…) qui avait fait une partition inintelligente et un peu n’importe comment du Moyen-Orient. Aujourd’hui, on est en train de créer un Etat sunnite et il y avait besoin d’un Etat sunnite ».
Il prédit « une guerre civile » liée à l’afflux de migrants
« C’est sûr, ils le font dans la violence, dans l’exagération, dans ce que certains appellent la barbarie, mais le terme est utilisé n’importe comment », a-t-il ajouté, à propos des jihadistes de l’Etat islamique, qui ont perpétré de nombreux massacres et exactions en Irak et en Syrie. « Mais je crois effectivement que nous avons besoin de cet Etat sunnite dans cette région. Cela répond à un vide » et « les populations [y] adhèrent », a-t-il également affirmé.
L’ex-magistrat, ancien chef central de lutte anti-terroriste, a également affirmé que les migrants étaient « majoritairement des réfugiés économiques ». « Il y a de faux passeports syriens », explique-t-il. Face à cela, « on ne peut rien faire », car « vouloir faire quelque chose aujourd’hui, c’est comme vouloir labourer la mer. […] Je ne sais pas [comment ça va se terminer], peut-être par une guerre civile. »
Source: francetvinfo