Le 9 octobre, la France a éliminé le numéro deux du groupe RVIM au Sahel, rattaché à Al-Qaïda. Ali Maychou, leader religieux, recruteur et cerveau de plusieurs attentats d’ampleur était un artisan de la haine.
Abou Abderahman al Maghrebi était considéré par les pays occidentaux comme «le deuxième terroriste le plus recherché au Sahel» et a été tué par la France il y a moins d’un mois au Mali
Florence Parly, la ministre française des Armées a annoncé mardi à l’Agence France Presse (AFP) que le Marocain Abou Abderahman al Maghrebi, alias Ali Maychou, considéré comme le numéro deux et leader religieux du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), organisation djihadiste reliée à Al-Qaïda, avait été tué par les forces françaises. Une opération réalisée en coordination avec les forces maliennes et un soutien américain «dans la nuit du 8 au 9 octobre» au Mali.
«Il s’agit de la neutralisation d’un personnage très influent», a déclaré a détaillé Florence Parly, au lendemain d’une tournée dans plusieurs pays de la région du Sahel. «Il est très important de désorganiser ces mouvements en profondeur», a souligné la ministre, «mais cela ne signifie pas que ces mouvements s’autodétruisent en parallèle».
«Il faut continuer ce travail de contre terrorisme mais ce n’est qu’un élément» de la tâche à accomplir pour sécuriser les pays du Sahel, a-t-elle rappelé en mentionnant l’importance d’accompagner les forces armées locales pour qu’elles gagnent en autonomie. «La véritable victoire sera celle des armées sahéliennes», a-t-elle fait valoir alors que la situation sécuritaire dans la zone est fortement dégradée.
Cerveau de l’expansion d’Al Qaïda au Sahel
Ce Marocain était «le deuxième terroriste le plus recherché au Sahel – y compris par les Américains», a déclaré la ministre dans l’avion qui la ramenait de Gao, au Mali, vers la France. Il avait rejoint Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en 2012, dont il était devenu le leader spirituel. Ali Maychou avait ensuite participé à la fondation du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) en 2017 avec Iyad ag Ghali, le numéro un de l’organisation dont il était le plus proche fidèle (et qui est en tête de la liste des personnes recherchées).
Cerveau de l’expansion d’Al Qaïda au Sahel, artisan de l’unité des katibas du sud au sein du GSIM, Ali Maychou est le deuxième personnage d’importance du GSIM tué cette année, après la mort de l’Algérien Djamel Okacha, alias Yahya Abou El Hamame en février.
Le GSIM a revendiqué les attaques récentes fin septembre début octobre contre les forces maliennes à Boulkessy et Mondoro avec 40 militaires tués. Le groupe a aussi revendiqué l’attentat de Ouagadougou de mars 2018 (8 morts). Les attentats de Ouagadougou de 2016 (30 morts) et 2017 (19 morts) sont également l’oeuvre d’Al-Qaïda.
La nouvelle de cette élimination intervient quelques jours après la mort d’un soldat français dans le nord-est du Mali, tué par un engin explosif. Le groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), autre organisation jihadiste active au Mali, a revendiqué cette attaque, de même que celle d’un camp militaire du Nord du pays où 49 soldats ont été tués vendredi (deux autres sont morts samedi tués par une explosion dans le centre).
Source: letemps