Tandis que le procès par contumace des assassins présumés de Rafik Hariri a démarré, ce jeudi 16 janvier, au Tribunal spécial pour le Liban, aux Pays-Bas, un attentat à la voiture piégée a tué trois personnes et fait une trentaine de blessés à Hermel, un fief du Hezbollah libanais, dans la vallée de la Bekaa. L’attentat intervient dans un contexte de regain de violences liées au conflit syrien entre le Hezbollah pro-Bachar el-Assad et les groupes sunnites radicaux.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Hermel est située dans la plaine de la Bekaa, près de la frontière avec la Syrie. C’est l’un des plus importants bastions du Hezbollah dans le nord-est du Liban. L’explosion s’est produite dans la matinée de ce jeudi 16 janvier, devant le Sérail. Il s’agit d’une sorte d’Hôtel de ville qui abrite les bureaux des administrations officielles et le commissariat de police. Une caserne de l’armée libanaise se trouve également non loin du bâtiment visé.
Au moins trois personnes ont été tuées, et une trentaine d’autres blessées. La déflagration a creusé un énorme cratère au milieu de la chaussée et occasionné des dégâts importants sur les immeubles et les voitures en stationnement. La découverte de restes humains carbonisés sur les lieux de l’explosion tend à faire privilégier la piste de l’attentat-suicide aux enquêteurs.
La piste des Brigades Abdallah Azzam
Cet attentat intervient au lendemain de menaces proférées par les Brigades Abdallah Azzam contre le Hezbollah. Ce mouvement, affilié à al-Qaïda, avait revendiqué le double attentat-suicide contre l’ambassade d’Iran à Beyrouth, le 19 novembre dernier. Quelques heures après ces menaces, l’armée libanaise a annoncé l’arrestation de l’un des principaux responsables de ce groupe, le Libanais Jamal Daftardar.
Le 27 décembre dernier, l’armée avait arrêté le chef suprême de ces brigades, le Saoudien Majed el-Majed. Neuf jours plus tard, l’armée libanaise a annoncé sa mort, à l’hôpital militaire, suite à la détérioration de son état de santé. Les groupes sunnites radicaux ont déclaré la guerre au Hezbollah, à qui ils reprochent d’envoyer des combattants pour soutenir l’armée du président Bachar el-Assad.
rfi