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Ukraine : le barrage détruit de Kakhovka, ouvrage stratégique et clé de l’eau vers la Crimée

La destruction partielle de cette retenue d’eau située le long du Dniepr a été imputée à Moscou par Kiev, ce que la Russie nie.

Le barrage de Kakhovka, que Kiev et Moscou s’accusent mutuellement d’avoir attaqué mardi 6 juin, est un ouvrage clé du Sud de l’Ukraine qui alimente en eau la Crimée annexée et se trouve sur la route des troupes ukrainiennes vers une reconquête des territoires occupés.

Pris dès le début de l’invasion car cible prioritaire des Russes, ce barrage hydroélectrique situé sur le fleuve Dniepr est aujourd’hui sur la ligne de front entre les régions contrôlées par Moscou et le reste de l’Ukraine, au moment où Kiev teste intensément les défenses russes en vue d’une offensive d’envergure.

Situé à 150 km de la centrale nucléaire de Zaporijjia, le barrage de Kakhovka, un ouvrage en partie en béton et en terre, mesure 3.273 mètres de long.

Il s’agit de l’une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine. Selon le site internet de la société ukrainienne exploitante, Ukrgidroenergo, la puissance de la centrale hydroélectrique est de 334,8 mégawatt (MW).

Construit dans les années 1950, pendant la période soviétique, le barrage de Kakhovka permet également d’envoyer de l’eau dans le canal de Crimée du Nord, qui part du Sud de l’Ukraine et traverse toute la péninsule de Crimée, occupée et annexée par Moscou depuis 2014.

Zelensky accuse “l’Etat terroriste” russe
La destruction de ce barrage devrait ainsi entraîner d’importantes difficultés pour l’approvisionnement en eau de la Crimée, que Kiev assure vouloir reconquérir. En amont de l’ouvrage se trouve le réservoir de Kakhovka, une retenue d’eau artificielle formée sur le cours du Dniepr, longue de 240 km et jusqu’à 23 km de large.

Le barrage et la centrale nucléaire ont tous deux été pris par les troupes russes dans les premiers jours de l’invasion russe de l’Ukraine lancée le 24 février 2022.

Avec des villages “complètement ou en partie inondés”, les autorités ukrainiennes ont rapidement dénoncé mardi un “crime de guerre” de la Russie, pendant que le président ukrainien Volodymyr Zelensky convoquait en urgence son conseil de sécurité.

“L’objectif des terroristes est évident: créer des obstacles pour les actions offensives des forces armées” ukrainiennes, a fustigé Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence.

Les autorités installées par Moscou dans la région de Kherson (Sud) ont de leur côté accusé Kiev de “multiples frappes” sur le barrage, provoquant selon elles la destruction partielle de l’ouvrage.

Selon Kiev, “environ 16.000 personnes se trouvent en zone critique”, menacées d’inondation, tandis que Moscou a jugé que 14 localités où résident “plus de 22.000 personnes” se trouvent dans une telle situation, mais “la situation est entièrement sous contrôle”. En octobre dernier, alors que les combats faisaient rage dans la zone lors d’une contre-offensive réussie de Kiev, le président Zelensky avait déjà accusé les forces de Moscou d’avoir “miné” le barrage et les unités de la centrale.

AFP

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