A l’invitation de son homologue ivoirien, le président de la République s’est envolé ce matin pour Abidjan.
Dans la capitale économique de la République de Côte d’Ivoire, Ibrahim Boubacar Keïta prendra part à la conférence extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Organe suprême de l’UEMOA, la conférence des chefs d’État et de gouvernement définit les grandes orientations de la politique de l’Union, se réunit au moins une fois l’an, en session ordinaire et nomme les présidents et les membres des organes et institutions de l’Union. Initié et présidé par M. Alassane Ouattara, président en exercice de ladite conférence depuis janvier 2016, ce sommet extraordinaire examinera « la situation économique et financière de l’Union » et abordera également « les questions liées à la rationalisation de ses organes, dans le sens du renforcement du processus d’intégration ainsi que les aspects politiques et sécuritaires », a annoncé vendredi dernier un communiqué publié sur le site internet de la présidence de la République ivoirienne. Par rationalisation, il faut entendre « la méthode cherchant à repérer les buts et les objectifs que se fixent les différents centres de décisions publics, à définir les moyens permettant d’atteindre les uns et les autres, et à choisir les plus efficaces d’entre eux », selon le Larousse. Ces deux derniers aspects (politique et sécuritaire) domineront certainement les débats, eu égard à la situation politique et sécuritaire dans la zone commune, au Mali notamment. Elle sera alors une tribune pour le président Ibrahim Boubacar Keïta de parler à ses pairs des huit Etats membres de l’Union des avancées notables enregistrées ces derrières semaines dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Car, cette rencontre extraordinaire se tient une semaine, presque jour pour jour, après la fin des travaux de la Conférence d’entente nationale (CEN) tenue du 27 mars au 2 avril dernier et qui a été « un succès à tout point de vue ». Et qui aura aussi permis de faire bouger des lignes, comme l’installation prévue pour le 13 avril prochain des autoritaires intérimaires de Tombouctou et Taoudenit, la mise à disposition mercredi 5 avril par la Banque mondiale d’un don de plus de 9 milliards de Fcfa pour le financement du projet d’insertion socio-économique des ex combattants… Un volet extrêmement important dans la stabilité et la stabilisation du pays. Etant donné qu’elle (la réinsertion) devra clore le processus de désarmement et de démobilisation qui est en cours de finalisation. Ainsi, si toutes les parties signataires font preuve de bonne volonté, le seul combat à mener par notre pays restera la lutte pour le développement et l’émergence qui passera implacablement par une lutte sans répit contre le terrorisme. Ce danger permanent qui menace la quiétude de tous les Etats de la sous-région, telle une épée de Damoclès. Donc, les chefs d’Etats présents feront une part belle à la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic. Afin de trouver les voies et moyens adaptés, soutenables et possibles permettant de s’en prévenir et de les endiguer. Au cours des échanges, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta pourrait, à cet effet, plaider pour une collaboration franche et renforcée des services de renseignements des Etats membres afin de contrôler les mouvements des 112 millions d’habitants de l’UEMOA. Rappelons que notre Union couvre une superficie de 3. 506. 126 km2. Créée le 10 janvier 1994 à Dakar, l’UEMOA comprend neuf organes à savoir : la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, le conseil des ministres, la commission, la cour de justice, la cour des comptes, le comité interparlementaire, la chambre consulaire régionale, le conseil du travail et du dialogue social et le conseil des collectivités territoriales. L’Union vise essentiellement, l’édification, en Afrique de l’Ouest, d’un espace économique harmonisé et intégré, au sein duquel est assurée une totale liberté de circulation des personnes, des capitaux, des biens, des services et des facteurs de production, ainsi que la jouissance effective du droit d’exercice et d’établissement pour les professions libérales, de résidence pour les citoyens sur l’ensemble du territoire communautaire ». L’Union comprend huit Etats (côtiers et sahéliens), liés par l’usage du Fcfa et bénéficiant de traditions culturelles communes. Ces pays sont : le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Cheick M. TRAORé Envoyé spécial
Source: essor