Dans sa note mensuelle de conjoncture économique dans les pays de l’Uemoa à fin octobre 2020, la Bceao a analysé la situation du marché des matières premières. L’institut d’émission renseigne que les cours des matières premières exportées par les pays de l’Union ont rompu avec leur tendance haussière durant la période sous revue, sous l’effet des incertitudes liées à la flambée de contaminations à la Covid-19 qui ont affaibli la demande mondiale.
En revanche, les cours des produits alimentaires importés ont continué sur le trend haussier. «Les prix
des principaux produits de base exportés par les pays de l’Union accusent un repli de 1,3%, après une réalisation de -0,3% en septembre 2020, du fait de l’intensification des incertitudes touchant la reprise de la demande mondiale. Les baisses des prix concernent les produits non énergétiques (-1,4% après +0,5% en septembre2020), accentuées par le recul des cours des produits énergétiques (-0,1% contre -6,1%en septembre 2020) », révèle la Bceao. Elle ajoute que la diminution des cours des matières premières non énergétiques exportées par les pays de l’Union concerne le cacao (-6,8% contre +4,7%), le café (-6,2% contre +0,5%), l’or (-1,1% contre -2,4%) et de bois (-1,0% contre -0,7% ).
Les hausses des prix notées au niveau du caoutchouc (+12,8% contre +5,0%), du coton (+6,7% contre +2,0%), des huiles (+3,2% contre +3,6%) et de la noix de cajou (+3,1% contre +2.7%) ont exercé un effet modérateur. Les inquiétudes au sujet de la demande mondiale (baisse de la consommation, chute des broyages, flambée de cas de Covid-19, saturation des entrepôts des multinationales, etc) et les bonnes perspectives de production, notamment en Côte d’Ivoire (bonnes conditions climatiques), ont affaibli les cours de cacao.
En revanche, la Bceao souligne que l’accélération de la reprise économique en Chine, premier consommateur mondial de caoutchouc, et la faiblesse des approvisionnements en provenance des producteurs d’Asie du Sud-est, en raison des fortes pluies, ont tiré les prix du caoutchouc à la hausse.
Le resserrement de l’offre pour la campagne2020/21, avec la révision à la baisse dans la plupart des pays producteurs, ainsi qu’un regain de la demande en provenance de plusieurs grands pays consommateurs comme le Pakistan, le Bangladesh, le Vietnam et la Chine, ont exercé un effet haussier sur les prix du coton.
Les cours des huiles (huiles de palmiste, de palme et d’arachide) ont été tirés à la hausse par le regain de la demande mondiale, notamment celle en provenance de l’Europe et de la Chine, dans un contexte où l’offre est réduite en Inde, en Indonésie et en Malaisie.
La reprise de la demande, après un coup d’arrêt suite la pandémie de Covid-19, a soutenu les cours de la noix de noix de cajou. En effet, la majorité des usines de transformation, en particulier au Vietnam et en Inde, ont renforcé leur activité induisant une amélioration de la demande.
Adou FAYE
Source : LEJECOM