Comme pour démentir toute tension de fond dans leur diplomatie réciproque, les deux hommes sont apparus côte à côte et tout sourire après leur rencontre, le 29 janvier, en marge du sommet de l’Union africaine. « Nous avons échangé sur les voies et moyens pour consolider les relations d’amitié et de fraternité entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, a déclaré le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré à l’issue de l’entretien. Il est de notre devoir de faire en sorte que nos relations soient renforcées. »
La présidence ivoirienne a communiqué, heure par heure, égalment sur sa page Facebook, au sujet de cette rencontre. Elle s’est déroulée dans la soirée, alors que le Conseil paix et sécurité était encore en cours, à l’hôtel Sheraton d’Addis-Abeba.
La voie diplomatique privilégié dans « l’affaire des écoutes »
Les deux pays entretiennent des relations tendues depuis plusieurs mois, notamment en raison des soupçons de collusion entre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, et les auteurs du putsch manqué de septembre 2015. Notamment par une série d’écoutes rendues publiques, ces soupçons ont abouti à l’émission par Ouagadougou d’un mandat d’arrêt international à l’encontre de Soro, le deuxième personnage de l’Etat ivorien mi-janvier.
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, avait alors indiqué qu’il souhaitait « régler ce différend par la voie diplomatique ». C’est, sans doute, ce qu’il a voulu démontrer, avec la rencontre d’Addis-Abeba.
Pierre Boisselet