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Tueries dans le Centre: des jeunes de Mopti dénoncent la lenteur dans l’intervention des Famas

Des milliers de personnes ont marché, le vendredi dernier, de la Bourse du travail au monument de l’Indépendance pour réclamer plus de sécurité dans le centre du pays tout en exigeant la fin des massacres contre les populations.

A Malian soldiers stand beside a destroyed building on November 13, 2018, in Gao, after a suicide car bomb attack overnight, which killed three people. – Three Malian civilians were killed and around 30 people were wounded in a suicide attack late on November 12 in the country’s violence-hit north, officials said, as a diplomat said some of the injured were sub-contractors for the UN. The attack took place in the city of Gao when a 4×4 vehicle blew up in a residential area, the security ministry said in a statement. The blast was claimed by the GSIM, the main jihadist group operating in the Sahel region. It has ties to Al-Qaeda and was blacklisted by Washington in September. (Photo by – / AFP)

 

Ce samedi 21 juin 2019, à l’appel du Collectif des associations des jeunes de la région de Mopti et sympathisants (CAJRMS), plusieurs milliers de manifestants sous une chaleur torride ont marché à Bamako. De la Bourse du Travail au moment de l’Indépendance, des marcheurs appelaient à plus de sécurité dans le centre du pays, à travers des propos durs, mais également exiger la fin des massacres contre les populations. En effet, depuis le début de l’année, près de 400 civils ont été tués dans les conflits intercommunautaires. Pendant la période, il y a plus de quatre attaques très meurtrières où des dizaines de civils ont perdu la vie. Il s’agit notamment des drames de Koulongo, Ogassagou, Sobane DA, etc.

Choqués, l’indignation, la frustration se lisaient sur les banderoles et pancartes des marcheurs qui interpellaient l’État en disant : « Stop » aux massacres dans les régions Centres. On pouvait également lire : « ça suffit à Mopti » ; « On a trop souffert » ; « Halte à l’amalgame » ; « Sécurisez les civils » ; « Bannissons les propos de la révolte » ; « Nous voulons notre pays »…

Plusieurs manifestants, à l’image de Daouda DIA, pensent que les autorités maliennes doivent s’assumer tout en prenant leurs responsabilités de désarmer toutes les milices dans les régions du Centre.

« Aucun groupe ne peut et ne doit jouer le rôle régalien de l’État de la protection des personnes et de leurs biens. Le président IBK a fait le serment de sécuriser la population. Il est alors interpelé », a interpellé le jeune DIA. Pour Daouda DIA, à cause de cette situation, des membres des communautés peuls et dogon ont tous abandonné leur terroir. C’est triste, soupire-t-il.

« Je ne savais pas qu’un jour mes parents allaient quitter notre village pour se rendre dans une grande ville parce qu’ils tenaient tant à leur village. Cette situation nous attriste tous. Nous sommes tous meurtris, choqués et indignés de ce qui se passe à Mopti », a indiqué M. DIA.

Au monument de l’Indépendance, le collectif des associations des jeunes de la région de Mopti et sympathisants (CAJRMS), dans sa déclaration, a dénoncé l’immobilisme de l’Etat face à la recrudescence de l’insécurité dans la région de Mopti, particulièrement au Pays Dogon.

Également, le collectif a condamné le laxisme dans l’intervention des soldats maliens suite aux attaques.

« Cette attitude qui équivaut à la non-assistance à des personnes en danger par nos FAMA quand bien même elles ont été informées plusieurs heures avant le massacre. Cet état de fait récurrent et quotidien, le médecin après la mort, doit cesser », a appelé les responsables du regroupement dans leur manifeste.

Aussi, le collectif a exhorté l’État à assurer une montée présence en puissance de l’armée dans toute la Région de Mopti et environs où il peut avoir de susceptibilités de nids des bandits armés ; de mettre en place un dispositif d’alerte précoce permettant aux forces armées d’intervenir rapidement pour éviter le pire ; de prendre toutes ses responsabilités en déployant les forces de défenses et de sécurités et œuvrer pour un retour immédiat de l’administration et de la délivrance des services sociaux de base.

De même, le collectif recommande aux autorités nationales de prendre les mesures appropriées pour venir en aide aux déplacés et à déployer des moyens nécessaires pour leur retour effectif après sécurisation rapide de toutes les zones, tout en impliquant tous les acteurs à la base avec les autorités centrales et locales pour la résolution des crises avec des solutions locales.

Par ailleurs, le regroupement a condamné, avec force, l’agression physique du maire de la commune de Sangha par les FAMA sous l’ordre du désormais ex-Gouverneur de Sidi Alassane TOURE avant d’exiger des explications suivies d’une excuse de l’État au peuple Dogon.

Par Sikou BAH

 INFO-MATIN

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