Si les nouvelles se rapportant à la force française ‘’Barkhane’’ ont toujours défrayé la chronique au Mali, il faut dire que celles qui circulent en ces temps-ci et qui sont relatives à un probable ‘’allègement’’ des effectifs de cette force antiterroriste, suscitent interrogations et craintes. Interrogations par rapport aux vraies raisons qui sous-tendent une telle posture de la France et crainte par rapport au vide que pourrait créer, dans la guerre contre le terrorisme, cette politique d’allègement des troupes françaises déployées dans le Sahel.

En tout cas, cette décision de réduction des troupes françaises du Sahel semble désormais inéluctable dans la mesure où les autorités hexagonales, à différents niveaux et en diverses occasions, l’ont annoncé. En effet on se souvient que, dans le cadre des préparatifs de la commémoration du premier anniversaire du sommet de Pau (en France), le général français François Lecointre, Chef d’état-major des Armées, avait effectué une visite d’inspection de deux jours, les 10 et 11 décembre 2020, au Mali et au Niger.

Déjà au cours de cette mission d’inspection, l’officier français avait fait savoir que, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, son pays, la France, envisageait une réduction de sa présence militaire dans cet espace. Aussi, au cours d’une interview qu’elle a accordée à notre confrère ‘’Le Parisien’’,

Florence Parly la ministre française des Armées avait déclaré que « La France va très probablement réduire les effectifs de sa force anti-djihadiste, Barkhane, au Sahel après des succès militaires importants en 2020. Nous serons très probablement amenés à ajuster ce dispositif : un renfort par définition, c’est temporaire. Une décision sera prise à l’occasion du prochain sommet conjoint de la France et des pays du G5 Sahel en février à N’Djamena. En 2020, la force Barkhane a remporté “des succès militaires importants, à la fois en neutralisant plusieurs hauts responsables de groupes terroristes et en attaquant leurs chaînes logistiques ».

Et comme pour être au même diapason que Mme la ministre française des Armées et du Chef d’état-major des Armées, le Président Macron, lui-aussi, avait profité de la cérémonie de présentation de vœux de nouvel an aux Armées françaises, le mardi 19 janvier 2021 à Brest, pour évoquer un probable ‘’ajustement’’ des Forces françaises déployées dans le Sahel.

« L’Exécutif réfléchit à alléger le nombre de soldats engagés actuellement et serait autour de 5.100 soldats. Le sujet sera sur la table en février, à N’Djamena, au prochain sommet du G5 Sahel. J’y serais effectivement pour un nouveau sommet et des décisions structurantes, avec un cap inchangé, la stabilité et la victoire contre le terrorisme » avait rassuré le président français, Emmanuel Macron.

En tout cas, le sujet se rapportant à cette réduction des effectifs de Barkhane n’en finit pas de défrayer la chronique dans les pays du G5-Sahel en général et particulièrement au Mali. Mais à bien y disserter, on concédait volontiers qu’il soit tout à fait normal et même logique que la France pense à réduire sa présence militaire dans le Sahel.

El Hadj Mamadou GABA

Source : Le Soir De Bamako