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Tronçon Attbougou 1008 – Sirakoro Méguetan : Quand LA VOIE DEVIENT IMPÉNÉTRABLE

Incommodés par la poussière, certains riverains ont imposé « leur » solution. Sans souci des embarras et du danger que suscite leur initiative

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Ce ne sont pas les anomalies qui manquent à Bamako où les citoyens s’autorisent souvent à imposer « leur » vision des choses là où l’Etat peine à établir son autorité. Ou encore là où se constate une faiblesse dans l’application de la réglementation. Parmi les illustrations les plus répandues de ce que l’on pourrait appeler l’arbitraire citoyen se retrouvent l’érection anarchique des ralentisseurs et l’obstruction de la voie publique à des fins privées. Le premier phénomène prospère depuis des années et les tentatives sporadiques des autorités de rétablir l’ordre n’ont pas réussi à l’éradiquer.
Pourtant personne ne nie le danger que peuvent représenter ces obstacles en béton ou en banco battu qui ne répondent à aucune norme et que l’on retrouve implantés de façon anarchique, même dans les lieux les moins appropriés. A Bamako, la pratique a pris de l’ampleur essentiellement dans nos quartiers populaires et dans les zones périphériques. Au grand dam non seulement de conducteurs, mais aussi de certains habitants. Comme ceux de Sirakoro Méguetan qui vivent aujourd’hui une dure réalité. En effet, atteindre ce quartier périphérique en passant par Attbougou 1008 logements relève aujourd’hui du parcours du combattant.
Depuis, un mois les populations ne savent plus à quel saint se vouer. Certaines familles riveraines du tronçon non bitumé reliant les deux quartiers ont en effet décidé de barrer la route à la circulation parce que la poussière rouge soulevée par le passage des véhicules envahissait leurs maisons. L’incommodité était réelle, mais la riposte s’avère radicale. Les infortunés automobilistes sont depuis obligés de trouver, voire de créer des voies alternatives pour atteindre leurs domiciles. D’autres habitants ont tous simplement décidé d’élever les ralentisseurs au niveau de leurs concessions. Ainsi, sur la petite voie, on dénombre plus d’une dizaine de « gendarmes couchés » dont les tailles diffèrent en fonction de la détermination de leurs auteurs. Certains de ces ralentisseurs ont été tellement surélevés que seuls les camions et les véhicules « tout terrain » sont capables de les escalader.
Au-delà de ce problème majeur qui empêche les habitants de Sirakoro Méguetan de rejoindre en toute quiétude leurs demeures, les usagers des différentes voies traversant le quartier d’Attbougou vivent un autre type de calvaire. En effet, les routes sont quasiment chaque jour prises d’assaut par les habitants pour qui se lancent dans l’organisation de manifestations sociales (mariages, baptêmes, décès et balani-show). Il arrive souvent que certaines voies soient ainsi coupées pendant deux à trois jours pour les festivités de mariage, et cela sans que personne n’ose se plaindre. Et que dire donc des tapages nocturnes produits par des jeunes gens à travers les balani show à répétition qui maintiennent les populations éveillées jusque très tard dans la nuit ?
Pourtant, les services chargés de la réglementation du transport dans le District disposent de textes qui se prononcent sans équivoque sur ces questions. Ces textes indiquent que les ralentisseurs et autres obstructions à la circulation initiés sans autorisation par des citoyens devront être démolis et les personnes qui en sont à l’origine seront traduites devant la justice. Les mairies ont elles aussi la possibilité d’intervenir. La réglementation insiste sur le fait que les citoyens qui veulent poser des ralentisseurs doivent se rapprocher des services techniques communaux qui étudieront les requêtes cas par cas et pourront en cas de nécessité autoriser l’installation de ralentisseurs normatifs par les structures habilitées.
Malheureusement, toutes ces dispositions sont foulées aux pieds par les habitants qui se sont arrogés des droits indus. Aujourd’hui, tout au long de la voie Attbougou 1008 – Sirakoro se succèdent les ralentisseurs « sauvages » dont aucune plaque ne signale la présence. Ce qui cause des dégâts aux véhicules qui arrivent à une certaine vitesse, et parfois des accidents. Faut-il alors attendre que se produise un drame particulièrement grave pour que les autorités compétentes se penchent sur ce problème ?
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D. DJIRÉ

source : essor

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