Depuis bientôt quatre ans, les agents de la mairie de la commune II et l’édile de ladite commune Cheick Aba NIARE, ne sifflent pas dans la même trompette. A l’origine des différends la récurrence du non-paiement des retards de salaires des travailleurs au niveau de cette collectivité de la capitale. De nouveau, les travailleurs réclament au maire, quatre points dont le paiement intégral de trois mois d’arriérés de salaire. À l’issue d’une Assemblée tenue ce mardi 5 avril 2022, à la mairie, les travailleurs ont décidé d’observer un arrêt de travail de trois jours à partir de ce mercredi 6 avril au 9 avril 2022 à zéro heure, si les points de revendication ne sont pas satisfaits.
Le retard de paiement de salaire des agents de la Mairie de la Commune II du district devient un problème récurant, malgré le fait que le salaire est un droit de substance d’un travailleur.
C’est dans ce sens qu’une Assemblée générale d’information s’était tenue le lundi 21 mars 2022, qui avait décidé d’instruire au Syndicat des travailleurs, de déposer un préavis de grève de trois jours à compter de ce mercredi 6 avril, sur la table de l’autorité communale, Cheick Aba NIARE, si les points de revendications n’étaient pas satisfaits.
Ainsi, le lendemain, le secrétaire général du comité syndical des travailleurs des collectivités territoriales de la commune II du district de Bamako (SYNTRACT), Zoumana SISSOKO, a au nom des agents, déposé le préavis après l’assemblée générale des travailleurs, tenue à la veille, sur la table du maire Aba NIARE.
Selon le préavis dont nous avons reçu une copie, le gouverneur du district de Bamako a été informé par le comité syndical des travailleurs de la mairie de la commune II que ses agents envisagent d’observer une grève de trois jours à partir du 6 au 9 avril 2022, pour manifester leur indignation par rapport à un certain nombre de points, dont le retard de salaire de trois mois (janvier, février et mars 2022), la privation de leurs droits à l’AMO et à l’INPS.
Au total, le syndicat, au nom des travailleurs, réclame du maire, la satisfaction de quatre points de revendication.
Il s’agit du paiement immédiat et intégral des arriérés de salaires (janvier, février et mars 2022) ; le paiement immédiat et intégral des rappels de la grille indiciaire de 2019 ; le paiement des remises des agents de recouvrement ( 4% du montant global recouvré) pour les exercices 2018, 2019 , 2020 et 2021 ; et l’ouverture immédiate des droits à l’assurance maladie obligatoire (AMO) des agents contractuels.
Selon le secrétaire général, Zoumana SISSOKO, le gouverneur du district de Bamako avait tenté la médiation entre les deux parties.
Il a déploré que la négociation n’ait pas porté fruit. Car, explique-t-il, le maire s’était engagé à payer au moins, deux mois sur les trois avant la date indiquée de la grève.
Aux dires de Zoumana SISSOKO, les responsables du Comité syndical avaient accepté la proposition du maire. Mais, cet engagement, selon le secrétaire général, a été une parole à l’air.
«Rien n’a été donné aux travailleurs comme salaire après ces engagements pris devant le gouverneur», a confirmé le syndicaliste.
Selon les responsables syndicaux, au-delà de la mairie de la CII, tous les centres d’état civil de ladite collectivité seront touchés par cette grève.
À titre de rappel, les travailleurs de la mairie de la commune II avaient entamé une grève en 2019, 2020 et 2021, pour réclamer là aussi des mois d’arriérés de salaire. Aussi, les travailleurs dénonçaient leur rupture à l’AMO et à l’INPS depuis plus d’un an.
En clair, ce retard de paiement de salaire serait dû à une mauvaise gestion de l’équipe dirigeante place à la mairie. Nous y reviendrons !
SABA BALLO
Source : Info-Matin