Dr Fatogoma Togola, fils de militaire, président du parti les Démocrates Progressistes Maliens, a répliqué aux propos de Soumana Sako, ancien Premier ministre du Mali, président du parti Cenas-Faso Hérè, sur la ‘’destruction de l’armée nationale malienne par feu le général Moussa Traoré’’. C’était lors du panel des acteurs du 26 mars 1991, sur les 31 ans de démocratie, dans le cadre des activités commémoratives du 31ème anniversaire de l’avènement de la démocratie au Mali. Lisez-plutôt!
Monsieur l’ancien ministre des Finances sous le régime du Général Moussa Traoré et ancien Premier ministre sous le régime du Général Amadou Toumani Touré, nous nous sommes donnés une obligation de faire une réplique à certains de vos propos dans une vidéo, vous en personne accusant le Général Moussa Traoré comme celui qui a détruit l’armée nationale du Mali à son époque.
Cette réplique n’enlève en rien le côté dictatorial, anti-démocratique et sanguinaire du Général Moussa Traoré et son régime de dictature militaire, seulement et simplement, il s’agit de dire la vérité, d’établir certains faits, et de montrer à ces jeunes générations, à certains Maliens, sans rentrer dans les détails, quels étaient l’Etat d’âme et la puissance de feu de l’armée nationale du Mali dans notre sous-région africaine, en Afrique et dans le reste du Monde.
Parce que, en tant que fils de militaire, logé et fréquentant les camps militaires partout au Mali depuis un certain temps, maintenant devenue un modeste cadre fonctionnaire malien, et un homme politique, nous devons informer à travers certaines réalités parce que Dieu, à travers l’Histoire, nous a donné cette chance d’être là, tout près, depuis l’enfance jusqu’à un certain âge avancé, nous permettant de faire des constats, la différenciation et des analyses.
Monsieur le Premier ministre, pour nous, votre intellect et vos parcours sont hors normes, mais quand on sert ou on a servi un régime politique jusqu’à un certain niveau de l’Etat, on s’oblige de garder un silence sur certaines affaires d’Etat, synonyme de garder des secrets d’Etat, ou si on décide de parler on ne dit pas des propos qui sont vraisemblablement faux, qui ne collent pas à la réalité des faits.
Au niveau du Comité militaire de libération national (Cmln), dirigé par le Général Moussa Traoré, tous ses membres occupaient leurs postes ministériels à temps plein, le Lieutenant-colonel Kissima Doukara, était le ministre de la Défense, de l’Intérieur et de la Sécurité.
Sous le leadership de ce brave et très puissant militaire ministre, Monsieur Kissima Doukara, les recrutements dans l’armée malienne, les formations des recrues, les formations pour passer à certains grades, les désignations pour les formations des militaires maliens dans les grandes écoles militaires, tous étaient bien faits, selon les règlements et les normes militaires, le respect et la discipline y étaient stricts. La hiérarchie militaire était responsable et respectueuse de sa fonction militaire, son savoir militaire et de par sa responsabilité militaire, et l’armée malienne était l’une des armées des mieux structurées en Afrique et dans le monde.
Quant à l’équipement de l’armée malienne sans rentrer dans les détails, les MIG 21 de fabrication soviétique, les Brdm, armes et armements, et d’autres, la liste est longue et puissante étaient l’œuvre du ministre de la Défense Kissima, sous le couvert de Moussa Traoré.
Ils sont venus ajouter positivement et améliorer l’armée nationale de Modibo Keita et son régime politique.
Lors d’une visite de Kissima Doukara en Allemagne, certains lui ont donné des camions bennes à sa personne, il les a refusés et en les mettant au compte du Mali, au compte du Génie militaire, la branche des travaux publics de l’armée malienne.
Loin s’en faut, à l’arrivée du premier régime de la démocratie avec le Président Alpha Oumar Konaré et son régime démocratique, un régime politique d’un pays sahélo-saharien traversé par le désert, un pays vaste comme le Mali avec des frontières (7 frontières), en lieu et place de conserver ou d’améliorer la puissance de son armée, au nom de l’intégrité territoriale du Mali, au nom de la sécurité des maliens et de leurs biens, au nom de la sécurité nationale, ils ont commencé son sabotage et la destruction de cette dernière.
Tous ceux qui faisaient la fierté et la puissance de l’armée nationale du Mali, des recrutements aux formations en passant par la discipline, à la hiérarchie militaire, ont été mis dans le désordre, encore plus grave, la politisation des militaires.
Et c’est le régime politique d’Alpha Oumar Konaré qui a commencé et continué la mise en œuvre des accords de Tamanrasset (signés le 06 janvier 1991, tout juste avant la chute du régime de Moussa Traoré), c’est-à-dire, la démilitarisation des zones vulnérables et sensibles du Mali qui étaient fortement militarisées et surveillées par les régimes de Modibo Keita et de Moussa Traoré.
Ces sabotages et destructions de notre puissance outils de défenses ont été possible par et à travers ces hommes et ces mêmes régimes politiques, qui étaient à la solde de certaines anciennes puissances colonisatrices et leurs ambitions machiavéliques, il y a eu des missions de repérage contre l’armée nationale du Mali ensuite la destruction de certains armes et armements qui faisaient la puissance et la fierté de cette dernière.
Des régimes politiques de Général Amadou Toumani Touré sur le plan militaire, et d’Ibrahim Boubacar Keita, paix à leurs âmes, il n’est vraiment pas nécessaire de rentrer dans certains détails, concernant l’armée nationale, le milieu militaire, ça donne des vertiges.
Aujourd’hui, depuis le 18 août 2020, notre armée nationale est en train de récupérer certains pans sabotés et perdus de sa puissance militaire à travers son équipement, ses dotations et ses missions, et nous sommes sûrs que du recrutement à la hiérarchie tout sera mis dans l’ordre.
Pour mettre fin à cette réplique, les politiciens maliens, les cadres maliens, certains militaires maliens, les maliens ont compris qu’il faut une armée puissante à tout point de vue pour assurer la sécurité nationale.
Un jour depuis le temps d’Alpha Oumar Konaré, j’ai posé une question affirmative à un grand frère colonel de l’armée nationale du Mali, à Kati, comment allez-vous laisser cet homme, ses cadres et son régime politique en train de détruire votre outil de travail sans lequel vous n’existez pas ? C’est comme détruire la daba (instrument de travail) du cultivateur, ou le stéthoscope du médecin, ou le médicament du pharmacien, en leurs présences sans qu’ils ne répliquent vigoureusement.
Par ailleurs et en tout état de cause certaines de nos explications passent obligatoirement par certaines puissances coloniales, des organisations communautaires sous régionales et africaines que l’on accuse à tort ou à raison, mais, en lieu et place, nous devons nous autocritiquer, s’auto-accuser, s’améliorer et en proposant des solutions, parce que pour nous, on ne peut faire dérouter des cadres maliens, des cadres militaires, un malien, politique ou pas, réellement patriotes qui ont réellement des visions pour son pays, le Mali.
Que Dieu, le Tout Puissant, le créateur bénisse et protège les maliens et le Mali.
Bamako, le 03 avril 2022
Signé : Dr Fatogoma TOGOLA, Pharmacien et fils de militaire
Source : Tjikan