Plus aucun officiel malien ne parle du futur chemin de fer qui doit rejoindre Bamako à la capitale de la Guinée Conakry. On dirait que la naissance de la Confédération des Etats du Sahel a mis en sourdine cet important chantier feroviaire qui doit être confié aux ingénieurs russes.
La ministre des Transports du Mali, Madina Sissoko, a pourtant bien travaillé sur le dossier en se rendant en Russie avec ses homologues des Affaires étrangères et de l’Economie et des Finances. Tout au long de l’année 2022, des accords ont été signés entre Maliens et Russes sur le développement des chemins de fer. Et les autorités tenaient beaucoup à l’établissement d’une ligne ferroviaire entre le Mali et la Guinée Conakry, seul pays a avoir ouvert ses portes lorsque la CEDEAO fermait tous les ports ouest africains aux marchandises maliennes. Depuis la signature des accords avec la Russie en 2022, on n’a pas vu le moindre signe du début des travaux. Même à l’intérieur du Mali, les travaux qui étaient censés commencer n’ont pas démarré. La question est de savoir ce qui a mal tourné. Ces genres e chantiers peuvent prendre du temps, mais ce qui est inquiétant est l’abandon apparent du projet.
Or, le Mali a tout intérêt à ne pas lâcher prise. Même si la Guinée Conakry n’est plus dans l’agenda de fédération voulue par les autorités, il est important d’avoir des projets d’infrastructure vers Conakry. Cette cote sépare la ville de Bamako de l’Atlantique avec seulement 900 km. Le Mali a seulemenr besoin de rails pour joindre la ville guinéenne de Kankan oú s’arrête un chemin de fer allant à Conakry. Le chemin de fer en question pourrait venir en appoint aux routes qui sont pratiquées actuellement pour ravitailler le Mali via le port de Conakry. Il pourrait compléter également le cabotage entre Kankan et Bamako sur le fleuve Dioliba. Sauf que les bateliers entre Bamako et cette ville guinéenne ne bénéficient plus du soutien des autorités malienne. Il y a plus de bateaux entre Tombouctou et Koulikoro qu’il en existe entre Bamako et Kankan. Selon des spécialistes, le trafic fluvial ne doit pas s’arrêter entre le Mali et la Guinée, le niveau de l’eau pouvant permettre la circulation de certains types de bateau toute l’année. Le ravitaillement du Mali se faisait par cette voie de navigation pendant les premières heures de l’indépendance. Le chemin de fer à venir sera donc un plus vers la diversification des moyens de transport entre les deux pays. En attendant, les Maliens prennent leur mal en patience. Tous ceux qui voyagent doivent impérativement emprunter les routes qui sont plus rapides. Au même moment, les besoins du Mali s’acroient.
La Sirène