Rendre compte de sa gestion est un devoir pour tout cadre administratif qui occupe un poste de responsabilité. Cette culture manque à beaucoup de nos cadres qui se camouflent derrière leurs titres et services pour fuir leurs responsabilités. Le pot aux roses ne se découvre pas par un contrôle financier effectué par des structures de contrôle et le mal est parti. Cette attitude s’apparente à l’expression : « le médecin après la mort ».
Le Bureau du Vérificateur Général (BVG), dans son Rapport annuel, fait toujours cas de gaps financiers. Ces gaps s’élèvent à des millions voire des milliards de francs CFA venant des structures contrôlées. Factures non conformes aux dépenses faites, surfacturations, crédits impayés, utilisation des fonds du service concerné à d’autres fins, etc. Ce sont là des éléments qui sortent souvent des Rapports de contrôle rendus publics. Ces mêmes irrégularités ressortent à chaque Rapport. C’est une perte de temps et d’énergies d’enquêter sur la gestion des structures par nos cadres, dans la mesure où ces Rapports sont classés dans les tiroirs sans aucune suite escomptée. La justice censée les mettre en ordre est aux abonnés absents.
«A partir de cet instant, pourquoi parler de transparence dans la gestion administrative», s’interrogent des citoyens médusés par la mauvaise gestion.
Les auteurs de ces pratiques bénéficient du soutien au plus haut sommet de l’Etat. Ils doivent leur nomination à leur appartenance politique. Cette couverture politique les met à l’abri de tout contrôle et personne n’ose juger ces cadres véreux.
Même s’ils ne peuvent pas interdire la venue des contrôleurs à eux, ils restent sereins quant à l’issue finale. Car, ils savent que ces Rapports de contrôle restent toujours dans les tiroirs.
A ce propos, des citoyens ne manquent pas d’occasions pour critiquer les contrôles de la gestion administrative instaurés par les plus hautes autorités. Pour ces concitoyens, c’est du saupoudrage aux yeux.
«Le souci des cadres maliens est de bénéficier de la promotion administrative. Ainsi, on se livre à toutes sortes de manœuvres pour y bénéficier. Pour ce faire, il faut soudoyer qui de droit. Une fois satisfait, on gère de complicité avec son Bienfaiteur qui est aussi son Chef hiérarchique. Il suffit que vous soyez en phase avec ce dernier, toute le reste est du divers. Cette affiliation politique ou sociale est à la base de mauvaise gestion au Mali. Les autorités se tirent le chapeau pour avoir favorisé la promotion par affinité. Telle est la source du mal au Mali. Il faut qu’on change cela si nous voulons venir à bout de la mauvaise gestion ». Telle est l’interprétation faite par ce citoyen qui a voulu garder l’anonymat.
Pour cet autre Analyste, il faut couper le mal à la racine qu’est la promotion par affinité.
Selon un autre observateur, c’est du leurre de dire qu’au Mali on lutte contre la mauvaise gouvernance quand on classe les différents Rapports du BVG dans les tiroirs. Aucun n’a été mis à exécution par la Justice. Autrement dit, les auteurs de ces actes ne sont pas épinglés et depuis la mise en place du BVG. Les citoyens ont perdu foi en l’Administration à cause de cette attitude. Donc, un changement de comportements s’avère indispensable pour venir à bout de cette pratique, ce fléau devenue une véritable gangrène pour l’économie nationale.
Ambaba de Dissongo
L’Observatoire