Beaucoup se demandent comment la transition arrivera à s’en sortir sans les financements extérieurs auxquels on était habitué. Ce qui est sûr, la fin de l’argent facile distribué par certaines ONG et institutions de développement est sentie de différentes manières. Il y a les Maliens qui souffrent à cause de l’arrêt des flux d’argent. L’Etat qui avait l’habitude de tendre la main est obligé de sélectionner les secteurs d’activité à financer. Les services publics ont vu leurs budgets de fonctionnement réduire drastiquement.
De façon générale, tous les secteurs sont touchés à l’exception de l’armée dont les dépenses ont augmenté. Conséquence : les Maliens ne tirent plus le diable par la queue, puisque cette queue a été arrachée à force de tirer. De nombreuses entreprises auxquelles les services publics doivent de l’argent sont au bord de la faillite. Les factures s’entassent au sein de ses services publics qui n’arrivent à fonctionner qu’avec le minimum vital. On se demande comment les factures seront payées et à quelle date.
Cette situation contribue à la faiblesse du pouvoir d’achat de nombreuses personnes qui n’ont pas été prévenues. Jusqu’à présent de nombreuses entreprises n’ont pas été en possession de l’argent que l’Etat leur doit depuis 2021. Les contrats sont renouvelés pourtant. Dans le cas des entreprises de presse, beaucoup de services étatiques n’arrivent pas à payer les factures. Certains dénoncent la mauvaise foi des agents qui profitent de la situation pour faire autre chose avec l’argent en expliquant qu’il n’y a pas de sous.
Plusieurs secteurs d’activités se débrouillent pour ne pas mourir en attendant que le gouvernement n’agisse. Par ailleurs, l’Etat cherche des alternatives aux anciennes sources de financement de l’activité économique. C’est le cas du secteur de la construction où de nouveaux acteurs comme Shelter Afrique sont à l’honneur. La 42ème Assemblée générale annuelle de SHELTER-AFRIQUE s’est tenue du 8 au 12 mai 2023 à Abuja, au Nigéria. Cette organisation est une institution panafricaine de financement ayant pour objet la fourniture d’une gamme complète de solutions d’accès aux logements abordables à travers l’Afrique.
Le gouvernement de transition compte ajouter cette organisation à sa liste de priorités comme en témoigne une communication gouvernementale récente. Le Mali occupe, depuis 2020, le seul siège au Conseil d’Administration, détenu par le Groupe composé du Burkina Faso, du Burundi, de la Centrafrique, de la Côte d’Ivoire, de Djibouti, de la Guinée Bissau, de la Guinée Equatoriale, du Sénégal et du Tchad. Le Groupe a renouvelé sa confiance au Mali en approuvant à l’unanimité sa candidature au poste d’administrateur principal.
Source : 223 Infos