La population sera frappée au porte-monnaie pour faire face aux nouvelles mesures visant à mobiliser de l’argent pour la construction des routes. Les chauffeurs et les transporteurs viennent de décider d’augmenter les prix des transports, et même du sable de construction. Les chauffeurs et transporteurs se disent fatigués de croiser le fer avec le ministère des Transports sur l’entrée en vigueur du paiement par passage du péage.
Makan Fily Dabo, le ministre des Transports et du désenclavement, tient à l’application du décret visant l’augmentation du nombre de paiement du péage. Les transporteurs ont déclenché deux fois une grève dans le but de faire échec à l’entrée en vigueur de cette décision qui les pénalise. La semaine dernière, leur dernière grève a considérablement perturbé l’économie dans le secteur informel.
Mais les chauffeurs et transporteurs viennent de changer de stratégie, en optant pour une augmentation des prix pour supporter les charges. Ainsi, les prix du transport à bord des Sotrama vont connaitre une augmentation sur tous les trajets, notamment les lignes qui passent par les péages. Ce sera une façon pour les conducteurs de Sotrama de payer le péage à chaque passage sans préjudice pour leurs gains.
Le prix du sable et du gravier pour la construction des maisons va aussi connaitre une augmentation. C’est évidemment une mauvaise nouvelle pour les consommateurs qui ne savent pas vers qui se tourner. Cette flambée des prix de certains matériaux de construction va mettre en mal le secteur des BTP. Il est déjà difficile de construire sa maison à cause de la cherté du ciment dont la tonne dépasse à nouveau les 115 000 FCFA. L’augmentation du prix des transports de matériaux mettra une couche supplémentaire sur ce vernis de difficultés introduites par la transition.
Le plus difficile sera la répercussion que la flambée des prix aura sur la vie quotidienne des Maliens. Ce qui est sûr, les populations taxées décideront également d’augmenter les prix des denrées de première nécessité pour amortir le choc. Il faudra s’attendre à une réaction en chaine, tous les prix augmenteront automatiquement dès que les chauffeurs et les transporteurs auront commencé à augmenter le coût du transport entre les localités du pays et surtout les quartiers de Bamako.
Reste à savoir si le ministre des Transports et du Désenclavement aura suffisamment d’argument pour dissuader les acteurs du secteur des transports. L’argument selon lequel il s’agit de mobiliser des fonds pour financer la reconstruction des routes est bien bon, mais il risque de provoquer une vie chère dont les conséquences sont imprévisibles.
C’est donc un autre échec pour cette transition qui peine à prendre son envol. De plus en plus, le temps commence à donner raison à ceux qui estiment qu’il faut reconstituer cette équipe gouvernementale en mettant en place une équipe composée de technocrates et quelques militaires pour sortir le pays du gouffre dans lequel il est plongé. Ils estiment même qu’il faut réduire la taille du gouvernement et faire venir ceux qui peuvent mobiliser des parteanaires.
Source: 223infos