La jeunesse de la communauté hamalliste de Nioro du Sahel organisera une marche pacifique, demain jeudi, pour demander la prolongation de la transition conformément aux directives de leur Guide Mohamed Ould Chieckné HAIDARA dit Bouyé.
Depuis plusieurs mois, tous les vendredis, le chérif de Nioro du Sahel, qui a exprimé son soutien aux auteurs du coup d’État, appelle à la prolongation de la transition. Sans ambages, il estime que les 18 mois sont suffisants pour un nouveau décollage.
« J’appelle toute la communauté hamalliste et le peuple malien à se mobiliser pour demander la prolongation », a exhorté le chérif de Nioro parce que, soutient-il, le temps imparti ne permettait pas de résoudre les problèmes auxquels le pays fait face.
A son avis, ce qui importe aujourd’hui n’est pas la tenue des élections, mais la prise en compte des besoins essentiels de la population. Et pour éviter un retour à la case départ, le mieux serait de donner le temps aux militaires d’assainir certains secteurs.
C’est pour soutenir cette position de leur Guide que la jeunesse Hamalliste a pris l’initiative d’une marche pacifique à Nioro du Sahel. Ces jeunes veulent agir, en plus de la déclaration du chérif de Nioro, à travers cette manifestation.
« Nous allons marcher ce 26 août 2021 dans la ville de Nioro pour montrer à l’opinion nationale et internationale que nous sommes favorables et soutenons les propos de notre Guide pour la prolongation de la transition », a nous déclaré un des organisateurs de la manifestation, Cheickné COULIBALY dit Castro Fila.
Cette manifestation de soutien à la transition partira de la Place tribune de la ville en passant par le grand marché et l’ancien poste de police pour terminer devant le gouvernorat de la ville où les marcheurs vont remettre une déclaration au gouverneur, a précisé le jeune hamalliste. Selon lui, ce document va résumer leur préoccupation et souhait pour la transition.
« Notre position n’est pas politique, à l’image de celle de Bouyé. Elle peut ne pas être partagée par les hommes politiques et certaines personnes, mais nous sommes convaincus que c’est qui est mieux pour notre pays », est persuadé Boubacar DICKO, un habitant de la ville.
Pour lui, après le coup d’État contre IBK, le pays a besoin de réformes et d’être refondé pour un nouveau départ en vue de réduire considérablement des pratiques qui entravent le développement de notre pays. Il s’agit, cite-t-il, de la corruption, le népotisme, la gabegie, le détournement du dernier public…
Outre le chérif et ses fidèles, des organisations de la société civile tonnent également pour la prolongation de la transition. Des femmes de camps de Kati, l’association Nyéleni Tare-Tare, des jeunes de Bamako ont également manifesté leur soutien en faveur de la prolongation de la transition.
Selon la présidente de l’association Nyéleni Tare-Tare, Bintou TOURE, ceux qui s’agitent pour l’organisation des élections ont d’autre agenda. Puisqu’à ce jour, les conditions ne sont pas réunies, même sécuritaires, pour la tenue des élections, a indiqué Bintou TOURE.
La priorité, pour elle, est de travailler à réunir les conditions d’une vraie refondation de l’État avant les élections. C’est pourquoi, a-t-elle affirmé, leur association milite pour donner une autre chance aux militaires.
Même constat au sein du Conseil national de la transition (CNT) où des membres ne murmurent plus sur la prolongation du délai de la transition.
Par Sikou BAH
Source : Info-Matin