A quarante-huit heures de l’expiration de l’ultimatum de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour la désignation d’un président et d’un Premier ministre civils de transition au Mali, tous les regards étaient tournés vers le Comité national pour le salut du peuple (CNSP). Le CNSP a finalement obtempéré afin d’éviter une souffrance de plus aux Maliens.
Plus d’un mois après la démission de l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, les militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) n’étaient pas parvenus à mettre en place la transition. Si le CNSP a annoncé au lendemain de la démission d’IBK son intention de mettre en place une transition politique civile, au fil du temps les militaires entretenaient jusque-là un doute sur leur volonté de diriger la transition.
Le hic est que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) reste inflexible sur sa demande de mise en place d’une transition civile. Le mardi dernier lors d’un mini-sommet à Accra, la capitale du Ghana, auquel a participé le président du CNSP, le colonel Assimi Goïta, la Cédéao a donné un délai d’une semaine aux militaires pour désigner un président et un Premier ministre civils de transition.
Cependant, en conférence de presse, de retour de ce mini-sommet de la Cédéao, le CNSP a maintenu un flou artistique sur ses vraies intentions. « Nous sommes conscients de la date de l’ultimatum de la Cédéao. Nous en tenons compte. Nous sommes rentrés hier à 2 h du matin et nous nous sommes mis au travail. Nous allons commencer dès aujourd’hui à mettre en place un collège pour mettre en place les organes de la transition » a affirmé le porte-parole du CNSP, colonel –major Ismaël Wagué.
« A Accra, a-t-il poursuivi, nous avons demandé la levée ou l’allégement des sanctions. Il nous a été répondu qu’ils prendront la décision dès que nous allons mettre en œuvre les mesures qu’il faut, c’est-à-dire un président et un Premier ministre civils pour diriger la transition. Notre option avouée est d’être du côté de la majorité qui veut une transition militaire. Mais nous tenons aussi compte de la logique de la Cédéao qui veut une transition dirigée par un civil. Toutes les options sont sur la table ».
Les militaires étaient soutenus dans leur volonté de diriger la transition par le Mouvement populaire du 4-Septembre 2020 (MP-4) qui a organisé deux meetings de soutien à l’Armée malienne, Place de l’Indépendance.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) reste intransigeante sur sa position et menace d’instaurer un embargo total sur le Mali si ses décisions ne sont pas mises en œuvre par le CNSP d’ici le mardi prochain.
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