La visite du Président sénégalais intervient dans un contexte troublé en Afrique de l’Ouest, avec le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août, mais aussi les incertitudes liées aux prochaines élections présidentielles en Côte d’Ivoire et en Guinée, rapporte l’AFP.
En effet, les deux présidents « échangeront sur la situation au Sahel, et en particulier au Mali, où la France appuie les efforts en cours de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en vue d’une transition pacifique et d’un retour à un pouvoir civil » au Mali, indique l’Élysée. La junte qui a pris le pouvoir le 18 août et les émissaires ouest-africains se sont séparés lundi soir, après trois jours de discussion, sans parvenir à un accord concluant sur les conditions d’un retour des civils à la tête du pays.
Au regard du contexte et la visite du sénégalais, il est clair que le Président français, comme à l’habitude veux envoyer un message fort à la junte et aux deux présidents qui veulent mètre l’Afrique de l’Ouest en feu pour leur projet de troisième mandat. C’est de l’habitude pour la France à chaque fois qu’il doit y avoir élection ou changement à la tête d’un pays par un coup d’État, d’activer ses réseaux pour imposer une personne proche et de confiance capable de défendre et sauvegarder ses intérêts.
À l’occasion, Macron et Sall discuteront également des efforts pour lutter contre la pandémie de Covid-19 et de l’appui de la France au système de santé publique sénégalaise.
Même si l’on annonce d’autres sujets sur les grands dossiers de la relation bilatérale à la suite de la visite d’Emmanuel Macron au Sénégal en février 2018. Parmi eux figurent le chantier du TER de Dakar et le campus franco-sénégalais. Le remplacement du franc CFA, annoncé lors de la visite d’Emmanuel Macron en Côte d’Ivoire en décembre 2019, et la question sensible de la restitution d’œuvres d’art africain pourraient également être au menu des discussions, il va sans dire que la question du Mali sera le sujet phare de cette rencontre suivi de la Côte d’Ivoire et la Guinée.
Bourama Kéïta
