Pour éviter de faire cavalier seul et de dupliquer les mêmes efforts, l’ONG veut partager sa vision du développement en conformité avec la politique agricole nationale
L’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), basée à Nairobi (Kenya) avec un bureau régional de l’Afrique de l’ouest à Accra (Ghana), tient depuis hier à l’hôtel Radisson Blu de Bamako un atelier de concertation sur la stratégie de l’ONG et le plan d’affaires pour le Mali (2016-2020) avec un budget prévisionnel de 35 millions de dollars, soit 17,5 milliards Fcfa. Le représentant résident d’AGRA au Mali, le Dr Joseph Sedgo, le directeur d’ICRISAT au Mali, le Dr Tabo Ramadjita, des collaborateurs venus de Nairobi et d’Accra, des représentants de projets et programmes évoluant dans le domaine agricole prennent part à cette session de trois jours qui prend fin aujourd’hui.
L’atelier, a expliqué Fadel N’Diamé, le directeur régional Afrique de l’ouest basé à Accra, va définir les priorités de transformation qualitative de l’agriculture en les mettant en conformité avec la politique gouvernementale de l’agriculture, mutualiser les efforts des différents intervenants afin de les orienter vers un même but. L’AGRA entend mettre les paquets de technologies disponibles au bénéfice des petits producteurs pour leur permettre d’augmenter leur production et productivité agricoles d’une part, favoriser la transformation des produits agricoles en réduisant considérablement les pertes post-récoltes, en facilitant l’accès au financement, aux équipements agricoles de transformation, aux marchés, d’autre part.
AGRA va intervenir dans 4 domaines principaux : les changements climatiques, les femmes en ciblant leurs besoins, les jeunes en offrant des opportunités d’emplois à travers des plateformes de mécanisation et en faisant la promotion de la nutrition grâce à une nourriture suffisante, de qualité et notamment accessible aux ménages les plus vulnérables.
AGRA opère dans 6 pays (Burkina Faso, Ghana, Mali pour l’Afrique de l’ouest, Ethiopie, Mozambique et Tanzanie pour l’Afrique de l’Est). L’ONG ambitionne de partager le plan d’affaires avec les autres acteurs du développement comme le département de tutelle (Agriculture, structures centrales et régionales), les projets et programmes intervenant dans les mêmes domaines, les institutions de recherche agronomique nationales et internationales (IER, ICRISAT, etc.). AGRA entend harmoniser ses interventions et créer une synergie d’actions avec les programmes existants, opérer un alignement stratégique sur le programme de transformation agricole du gouvernement.
L’ONG a vocation à catalyser et soutenir la transformation de l’agriculture en Afrique par des augmentations de productivité basées sur l’innovation, l’accès aux marchés et aux financements afin d’améliorer les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles. Pour atteindre ces objectifs, l’ONG veut passer d’une approche programmatique basée sur des thèmes comme elle l’avait fait durant ses premières années d’intervention sur le terrain à une approche intégrée au niveau national, celui des systèmes et des producteurs.
Dans cette optique, les pays d’intervention ont été classés en deux catégories. Ceux dans lesquels AGRA intervient pour catalyser la transformation agricole : le Burkina Faso, le Ghana, l’Ethiopie, le Mali et le Mozambique. Par contre, au Kenya, elle interviendra pour soutenir la transformation. Dans les pays où AGRA s’emploie à catalyser la transformation de l’agriculture, elle facilitera, avec ses partenaires, la fourniture de semences grâce au développement des marchés d’intrants, en augmentant l’offre d’engrais et en faisant la promotion des approches intégrées de gestion de la fertilité des sols. L’adoption de solutions à haut rendement avec des kits de démonstration intégrés, le soutien au développement des marchés, de la gestion des pertes post-récolte, l’accès au financement en créant un lien entre les producteurs et les institutions financières, les formations techniques et professionnelles ciblées, l’appui à la recherche afin d’améliorer la productivité et la résilience face aux effets des changements climatiques, figurent parmi les domaines d’intervention qui seront accentués dans les 5 prochaines années.
La nouvelle stratégie qu’AGRA veut mettre en route sera développée dans 3 régions du Mali : Sikasso, Ségou et Koulikoro. Elle vise à améliorer les revenus de 380.000 producteurs de ses zones d’intervention. Les spéculations vivrières ciblées sont le mil, le sorgho, le maïs, le niébé et dans une moindre mesure le riz (en raison du fait que cette spéculation phare bénéficie d’appuis multiformes de l’Etat et des partenaires).
M. COULIBALY
