Le ministre des Mines, Tiemoko Sangaré, qui suppose, dans une récente déclaration, que le terrorisme est financé par l’argent de l’orpaillage, a offusqué les orpailleurs. Ils l’on fait savoir, au cours d’une conférence de presse, animée par le président de la corporation professionnelle, Abdoulaye Pona, le 17 novembre.
Du haut de ses 35 ans d’expériences dans le secteur des mines, le président de la Chambre des Mines du Mali, Abdoulaye Pona, n’entend pas passer par pertes et profits aucune insinuation gratuite à l’endroit des acteurs miniers. De la même manière, comme il le martèle lui-même, M. Pona ne sera jamais insensible face au pillage du sous-sol Malien. A en croire Pona, son engagement pour la valorisation des mines et la défense des intérêts des exploitants miniers est tel qu’il n’apprécie pas l’intervention de l’actuel ministre de tutelle, Pr. Tiemoko Sangaré, dans le secteur.
Et pour cause ? Si le pillage de notre sous-sol, à travers trois codes miniers, est systématique, à travers les différents ministres concernés, le conférencier explique que c’est le comble avec l’actuel ministre qui ne semble pas être intéressé par les intérêts vitaux du secteur. Pona, de cet fait, pointe le doigt sur la vente illégale de soi-disant cartes d’accès aux sites d’orpaillage. En se fondant sur les dispositions en la matière, comme l’arrêté N° 2013 3265/MM SG du 6 aout 2013, le président de la chambre des mines est formel que seule cette corporation professionnelle est habilitée à avoir la banque de données du secteur minier, donc susceptible de délivrer aux acteurs concernés la carte d’accès. Dans l’optique du président Pona, c’est donc par manœuvre dilatoire que le département se livre à la vente de ces cartes.
Propos malencontreux du Ministre
Autre point de discorde dans le milieu : les propos du ministre Sangaré, jugés malencontreux, faisant croire que l’argent de l’orpaillage servirait à financer le terrorisme. Le président de la chambre des mines s’indigne face à de tels propos d’un responsable de l’Etat. M. Pona est d’autant plus irrité par cette accusation du ministre qu’il est conscient de la contribution du secteur à l’épanouissement économique du pays et l’amélioration de la vie des populations.
Le président de la coordination de la Chambre des mines de Koulikoro, quant à lui, s’est dit offusqué par les propos du ministre. Il a estimé, à la suite du président Pona, que soupçonner ce secteur pour le financement du terrorisme, comme l’a laissé entendre le ministre de tutelle, est abominable.
Le tollé est général dans le secteur des mines, en ce sens que le vice-président de la fédération des orpailleurs, Bakary Magassouba, est également meurtri par les propos du Ministre Sangaré qu’il assimile à une déclaration de guerre « à tous nos membre ». « Si nos contributions à l’effort de guerre, en 2012, la construction des écoles et centres de santé sont ainsi récompensées par ce ministre, il devra savoir que nous sommes indignés par son intervention». D’autres acteurs du secteur, comme les représentants de Kayes et Sikasso, ont tous abondé dans le même sens, en dénonçant ces propos du ministre de tutelle, jugés inopportuns et offensants. Avant d’annoncer qu’une poursuite judiciaire contre le ministre dans cette affaire n’es pas à écarter
Oumar KONATE
La Preuve