– Les enquêteurs sénégalais abandonnent la piste des armes de guerre – La douane maritime réclame une amende de deux milliards cinq cent millions de CFA à l’armateur – Le patron du journal «Le Quotidien» de Dakar entendu par les services de renseignement « A l’heure actuelle, il serait exagéré de dire qu’il y avait des armes de guerre dans le Sea Soul1 qui a fait un naufrage à la rade extérieure du port autonome de Dakar ». Cette révélation nous a été faite à Dakar par un inspecteur de police du commissariat spécial du port autonome de Dakar, qui se trouve être en plus l’un des enquêteurs en charge de ce dossier. C’est dire qu’après l’onde de choc provoquée par l’effet d’annonce de la découverte d’armes de guerre dans ledit navire, les enquêteurs sont parvenus non seulement à balayer cette thèse farfelue d’un revers de la main mais aussi et surtout à blanchir le propriétaire des marchandises, Abdoul Aziz Mangané, PDG de Carma-Mali Sarl ainsi que la société de Transit, Socatram du jeune Tidiane Sylla. Ce dernier nous a d’ailleurs confié qu’il attend toujours la marchandise de son client. Des questionnements persistent pourtant encore. Pourquoi le bateau, quand il est arrivé dans les eaux territoriales sénégalaises, est resté au large de Gorée pendant 72 heures ? Pourquoi et comment il a coulé ? Dans le souci de trouver des réponses à ces questions, nous nous sommes lancés sur les traces du navire Sea Soul1 au bord de l’océan Atlantique. Révélations sur une affaire plus que mystérieuse.
Les faits
A en croire une source bien informée, le 13 Août 2014, les membres de l’équipage du navire Sea Soul1 qui a fait naufrage à la rade extérieure du port Autonome de Dakar ont été assignés. Il s’agit de 7 Egyptiens, dont le commandant de bord et le chef mécanicien, et de cinq Indiens. Selon la même source, le navire avait quitté le port de Dérince (Turquie) le 18 juillet 2014 avec un chargement de 45 conteneurs. A l’entrée de Dakar, le 9 Août 2014, nous a-t-on indiqué, l’armateur aurait demandé au commandant du bateau au téléphone de faire en sorte de ne pas arriver au Port avant le lundi 11 août 2014 en attendant qu’il lui fournisse toutes les autorisations. Après avoir jeté l’ancre, il a été interpellé le 11 août par la douane maritime qui lui a réclamé les autorisations.
N’étant pas en mesure de les donner, il a été amené à bord d’une vedette en compagnie du chef mécanicien au niveau de la douane maritime. Là, on lui a signifié que les autorisations qu’il détenait par devers lui étaient expirées. Ainsi, la douane leur a signifié que le navire Sea Soul1 était en situation de saisie et que tout l’équipage devrait être consigné au niveau des services de police jusqu’à la fin de la procédure.
Interpellé, le commandant aurait informé que le navire Sea Soul1 qui a coulé par la suite transportait des fusils de chasse et des munitions.
Le patron du «Quotidien» entendu par la Dcrg
Les renseignements recueillis auprès des services portuaires ayant en charge l’affaire du navire font état de la découverte de fusils de chasse et de cartons contenant de la poudre.
Selon les mêmes sources, l’armateur a été mis en demeure par l’Agence nationale des affaires maritimes(Anam) par le canal de l’agent consignataire. Une source bien informée fait état de réclamation de deux milliards cinq cent millions de francs CFA (2.500.000.000 FCFA) soit cinq millions de dollars (5000.000 USD) par la douane maritime sénégalaise. Toutefois, pour des raisons de sécurité, la même source nous informe ne pas être en mesure de nous donner la nature exacte des armes. Tout en précisant cependant que les conteneurs qui ont été visités contenaient effectivement des fusils, des caisses de poudre et des cross dont la nature n’était pas déterminée.
Où se trouvent donc les armes de guerre retrouvées sur la plage de Bel Air à Dakar ?
Ce sont nos confrères du journal « Le Quotidien » de Dakar qui avaient donné cette information, une « révélation » qui dérange au plus haut point les services de renseignement du Sénégal. De sources sûres, le patron de ce journal aurait été entendu à la Direction Centrale des Renseignements Généraux (DCRG) à propos du traitement fait du naufrage du navire Sea soul1.
Une mission gouvernementale du Mali à Dakar depuis lundi dernier
Au niveau du Mali aussi, dont l’un des ressortissants, commerçant de son état, a perdu la bagatelle de plus de deux milliards de FCFA dans cette opération, les hautes autorités du pays ont décidé de se saisir de ce dossier.
Après la mise en place d’un comité interministériel, une mission composée des Représentants des Ministères de l’équipement et des transports, de la défense, de la justice, du Commerce, des Douanes maliennes ainsi qu’une délégation de la société Carma-Mali-Sarl conduite par son PDG, Abdoul Aziz Mangané assisté de son avocat, sont arrivées depuis le lundi dernier à Dakar pour assister à l’opération de renflouement du navire Sea Soul 1 qui se trouve aujourd’hui au fond de l’Océan Atlantique.
Curieusement, la douane maritime Sénégalaise use de toutes sortes d’artifices pour éviter la manifestation de la vérité.
En effet, après avoir tenté en vain de soutirer 100 millions de Francs CFA au patron de Carma-Mali, Abdoul Aziz Mangané, à titre de contribution au renflouement du navire ainsi qu’à l’assureur, les douanes maritimes sont en train de procéder au renflouement des conteneures et à leur dépotage en l’absence des Maliens. Les seules informations qui filtrent pour le moment sont celles voulues par la douane maritime Sénégalaise.
La question qui taraude aujourd’hui les esprits est de savoir qui va rembourser Carma-Mali-Sarl par rapport au préjudice subi dans cette opération ?
Certains transitaires répondent que c’est à l’assureur de payer la facture d’autant plus qu’il y a un contrat de transport en bonne et due forme donc soumis à une obligation de résultat.
Birama FALL, envoyé spécial à DAKAR
Source: Le Prétoire