De Mahou à Koutiala en passant par Yorosso, IBK a assuré que l’Etat fera de son mieux pour apporter les solutions appropriées aux problèmes de nos compatriotes

Mahou est le chef-lieu d’une commune de 16 000 âmes dans le cercle de Yorosso (Région de Sikasso). Le village se trouve à trois petits kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso. Il est constitué de quatre quartiers (Sona, Ouasso, Sombassi et Soni) où vivent essentiellement Bobos, Peulhs, Dogons et Miniankas. Ici, l’activité principale est l’agriculture. On y produit du coton, du maïs, du mil. En ce qui concerne l’élevage, les porcs, les petits ruminants et la volaille sont les espèces dominantes.
Les ressortissants de Mahou sont très attachés à leur terroir. Cet enracinement culturel se manifeste chaque année par leur forte mobilisation pour la fête des masques. Une manifestation que vient de magnifier un enfant du terroir en la personne de notre confère Imofry Sanou de l’ORTM dans un documentaire TV.
Sur la place publique du village règne un caïlcédrat, de toute évidence centenaire, à en juger par l’envergure de son tronc. En ce 22 août 2015, la place est noire de monde. Les masques sacrés sont sortis, les meilleurs joueurs de balafon et d’autres instruments locaux de musiques sont à l’œuvre. La population dans toutes ses catégories d’âge et de sexe a investi l’espace de 5000 m² qui vient d’être aménagé par une jeune entreprise de construction dénommée « EMCM ».
« La saison des masques est passée. Mais l’événement est tellement important qu’il a fallu faire le sacrifice pour honorer l’illustre hôte en les faisant sortir. Il a honoré une promesse qu’il nous avait faite », s’enthousiasme un ressortissant du village.
L’illustre hôte du jour n’est autre que le président de la République Ibrahim Boubacar Keita en tournée dans la Région de Sikasso. La promesse tenue est le bitumage de la route Mahou-RN12, un tronçon de 7,8 km. Les travaux ont coûté 1,3 milliards de Fcfa et ont été réalisés par la jeune entreprise nationale EMCM créée en 2009, dont la population par la voix du maire Sagatré Koné, a salué le sérieux.
La réalisation de ce tronçon et son inauguration par le chef de l’Etat, samedi dernier expliquent la forte mobilisation de la population de la localité et la sortie exceptionnelle des célèbres masques.
C’est lors de son passage à Mahou en 2013 en tant que candidat à la présidence de la République que la population de cette localité où les traditions restent encore bien encrées, avait soumis au candidat Ibrahim Boubacar Keïta, une doléance qui lui tenait à cœur. A savoir le bitumage des 7,8 km qui séparent la localité de la route nationale 12.
La réalisation de ce vieux rêve va permettre aux habitants de la zone d’accéder facilement au réseau routier national et d’écouler l’excédent de leur production agricole. Selon un responsable de l’Association pour le développement de la commune de Mahou (ADCM), l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Adama Koné, la promesse faite par le président de la République lui est tout de suite restée à cœur. Elle est aujourd’hui une réalité. Toujours pour l’ancien ministre, cela ne surprend nullement la population de Mahou qui a fait du chef de l’Etat citoyen d’honneur de la commune, en lui attribuant le titre de « prince de Mahou » (Moumbè). « Moumbè Keita est un homme de parole qui tient le Mali dans son cœur plus que toute autre chose », renchérira un responsable de l’ADCY (Association pour le développement du cercle de Yorosso).

UN DES PIONNIERS DE LA COOPERATION TRANSFRONTALIERE. Le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré s’adressant au chef de l’Etat dira que « cet acte concret répond à deux de vos préoccupations, à savoir réduire la souffrance des populations partout et réaliser ce que vous dites par des actes concrets ». Selon lui, la route jouera un rôle moteur dans le développement socioéconomique local.
Avec cette promesse tenue, les habitants de Mahou ont soumis de nouvelles doléances au chef de l’Etat : la construction d’un logement et d’un bureau pour le sous-préfet, la réalisation d’un pont entre le village et les rizières. Ibrahim Boubacar Keïta a assuré que l’Etat fera de son mieux pour apporter les solutions appropriées aux problèmes des Maliens, avant de promettre une dizaine de tracteurs pour Mahou.
Après Mahou, le chef de l’Etat a mis le cap sur Yorosso où il a procédé à la coupure du ruban symbolique du centre de formation professionnel de la ville, l’inaugurant ainsi. Le centre de formation professionnelle (CFP) de Yorosso est le fruit de la coopération Mali-Luxembourg. Il a été réalisé pour un coût de 285,3 millions de Fcfa et accueille déjà plus d’une centaine d’apprenants dont 58 femmes /filles et 47 garçons. L’établissement recevra dès la rentrée prochaine des jeunes du Burkina Faso et fera ainsi partie des pionniers de la coopération transfrontalière longtemps prônée par le Mali.
La troisième journée de la tournée du président de la République dans la Région s’est terminée à Koutiala, sa ville natale où un accueil délirant lui a été réservé samedi en fin de journée. L’animation était assurée par les groupes locaux de musique, les griots et griottes, les chasseurs traditionnels et la fanfare nationale.
Hommes, femmes, jeunes et vieux étaient sortis en masse pour réserver à l’enfant du pays un accueil mémorable. Tous, et à commencer par le maire Dramane Sountoura, ont rappelé au chef de l’Etat que ses racines sont là. En réponse aux 154.545 habitants de la ville aux 257 villages du cercle de Koutiala, Ibrahim Boubacar Keïta a indiqué qu’il savait bien qu’il ne se trompait pas de destination et que ses racines sont bien dans « la capitale du coton » qui souffre aujourd’hui de la fermeture de l’usine de Huicoma (Huilerie cotonnière du Mali).

Envoyés spéciaux
G. A. DICKO et
O. DIOP

source : L’ Essor