Menace islamiste, corruption, pauvreté galopante, des spécialistes parlent d’un possible effondrement du pays. Clément Dembélé, l’emblématique fondateur de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage, tout juste libéré après une quinzaine de jours de détention, dénonce un système gangrené par la corruption et le mensonge.
Le Mali s’enfonce dans la crise alors que le pays a tenu des élections législatives les 29 mars et 19 avril dans un contexte particulièrement tendu. Ces élections auraient du se tenir fin 2018, mais elles avaient été repoussées à plusieurs reprises pour des motifs politiques et sécuritaires. Les élections de 2013 avaient octroyé une majorité confortable au président Ibrahim Boubacar Keïta. Quelques jours avant le scrutin, le 25 mars, le leader de l’opposition, Soumaïla Cissé, a été enlevé par des inconnus armés alors qu’il faisait campagne dans son fief électoral de Niafounké, près de Tombouctou (nord). Il serait aux mains d’un groupe affilié à Al-Qaïda. Le 9 mai, Clément Dembélé, fondateur de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage, a été arrêté par les services de sécurité maliens, avant d’être libéré le 23 mai. Inculpé pour incitation à la violence, mais laissé libre par le procureur, il sera jugé le 1er juillet prochain.
La tentation de l’offre djihadiste
«Le pays est très fragile, analyse Pascal Peyrou, secrétaire général du think tank Groupe Initiative Afrique. Le Mali pourrait même s’effondrer et impacter toute la sous-région.» Le pays a été secoué il y a quelques mois par une campagne anti-française. «Elle était un peu orchestrée par le pouvoir malien qui voulait se dédouaner de certaines critiques, notamment une défaillance de la gouvernance et des revers militaires, explique Pascal Peyrou. Dans beaucoup de régions, la population a l’…Lire la suite sur reflets.info