Le mécanisme opérationnel de coordination (Moc), régulièrement évoqué tarde à se mettre en place dans les régions du Nord. Prévue par l’Accord pour la paix, réaffirmée comme indispensable par la feuille de route signée le 22 mars, l’installation de cet outil annoncé le 30 avril à Tombouctou et à Kidal n’a pas lieu, mais reste programmée.
Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Tieman Hubert Coulibaly avait lors de sa conférence de presse du 19 avril affirmé que ce dispositif essentiel allait démarrer dans « dix jours ». Engagement non tenu, témoignage des difficiles dépassements que les parties auront à opérer pour avancer. Prévue officiellement pour 30 avril, la mise en place du mécanisme opérationnel de coordination à Tombouctou et à Kidal a donc été de nouveau ajournée.
Le MOC et le processus de Démobilisation, Désarmement et réinsertion(DDR) constituent le volet sensible inclus dans les mesures sécuritaires intérimaires. L’un reste un préalable pour l’autre. La 28e réunion de la Commission Technique de Sécurité (CTS) tenue le 19 avril à Bamako avait recommandé l’installation de ces mécanismes de coordination dans les deux régions concernées. Selon la MINUSMA, les partis signataires ont annoncé lors de la dernière session du CSA, leur engagement à « démarrer graduellement l’opérationnalisation des unités mixtes de MOCs de Tombouctou et de Kidal avec l’enregistrement d’une cinquantaine de combattants » pour chaque région. Des informations confirmées par Ilad Ag Mohamed, porte-parole de la CMA. « Il y a juste un problème de regroupement des différentes parties qui n’est pas encore fait. Du côté de la CMA, tout l’effectif est regroupé à Ber et attend qu’il rejoigne Tombouctou. Celui de Kidal est sur place. Les FAMAs ont déjà désigné leur effectif mais n’ont pas rejoint le groupe », informe-t-il. Une première vague de 51 officiers issus des différentes parties dont 17 pour chacune pour chaque région sera bientôt acheminée. « Nous nous sommes dits qu’ au lieu d’attendre les 200, il faut démarrer pour que chaque deux semaines le même effectif suivra », précise Ilad Ag Mohamed. Avec la signature de la feuille de route pour la mise en œuvre du chronogramme d’actions prioritaires endossées par la 23è session du comité de suivi de l’Accord, cet énième report n’entame donc pas l’optimisme des acteurs. La poursuite de la mise en œuvre de ce nouveau chronogramme devrait contribuer à faire avancer un processus dont chacune des étapes est indispensable pour le succès de l’Accord.
Journal du mali