Le domicile de l’opposant togolais Agbéyomé Kodjo, qui se présente face au président sortant Faure Gnassingbé, en lice pour un quatrième mandat, a été encerclé ce samedi soir par les forces de l’ordre quelques heures après la fermeture des bureaux de vote.
Pendant trois heures, l’accès la maison d’Agbéyomé Kodjo a été bloqué ce samedi par des policiers et des membres de la Fosep, la force de sécurité spécialement déployée pour l’élection présidentielle.
Selon un membre de l’entourage de l’opposant togolais présent sur place, ces forces de l’ordre et de sécurité auraient pris position en milieu d’après-midi, vers 17h. L’information a d’abord été relayée par son entourage, avant que l’ancien Premier ministre ne prévienne l’Agence France-Presse.
Les autorités ont expliqué que ces forces ont été déployées pour assurer la propre sécurité du candidat. « Ces dernières 48h, nos services ont eu des informations comme d’une probable agression de l’évêque et de Agbéyomé Kodjo. Alors pour éviter toute surprise, nous avons mis en place deux dispositifs légers à leurs domiciles pour leur propre sécurité », a déclaré le ministre de la Sécurité, Yark Damehane.
Une fois le dispositif levé vers 20h, Agbéyomé Kodjo est monté au créneau pour dénoncer la mise en place d’un tel déploiement, s’étonnant de ne pas avoir été prévenu en amont par les autorités. « Ils sont venus occuper ma maison et le chef de mission n’est pas venu me dire que c’était pour ma protection. Si on l’a fait dans le dessin de tripatouiller les résultats et de donner autre chose que la vérité des urnes, je pense que personnellement je ne peux pas l’accepter et le peuple encore moins. »
L’ancien Premier ministre s’est également étonné que les téléphones de ses proches aient été coupés au moment où sa maison était encerclée. Le domicile de l’archevêque émérite de Lomé, Mgr Philippe Podzro, fervent soutien d’Agbémoyé Kodjo, avait elle aussi été encerclée. les unités sur place ont également levée le camp en début de soirée.
Une journée calme
Cet évènement inattendu est pourtant venu clore une journée de vote sans incidents majeurs. Les 9 300 bureaux ont normalement ouvert leur portes samedi matin et le scrutin a duré comme prévu jusqu’à 16h, avant que ne débute le dépouillement. Faure Gnassingbé est allé voter à Piya dans son fief alors que ses deux principaux adversaires, Agbéyomé Kodjo et Jean-Pierre Fabre ont accompli leur devoir civique dans la capitale togolaise.
Seuls éléments notables : des délégués de candidat empêchés de se rendre dans certains bureaux et des bourrages d’urnes dans quelques endroits, selon des organisations de la société civile. Mais cela mis à part, la journée s’est déroulée de manière plutôt sereine de manière générale, jusqu’à l’encerclement de la maison de l’opposant, ancien pilier du régime Eyadema.