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Tidiane Diallo, malien résident au Canada: » J’ai été le seul malien candidat à des élections locales au Canada »

Âgé de 36 ans et ancien du Parti Vert du Québec qu’il a représenté lors des récentes provinciales d’Avril 2014, Tidiane Diallo est un écologiste convaincu. La problématique de l’environnement durable ainsi que le recyclage des ordures sont les sujets sur lesquels il compte intervenir au Mali. M Diallo estime que le civisme doit  être revu pour que  chacun puisse se reprendre : les attitudes passives face à la pollution et le manque de sanctions réelles sont les blocages à la culture écologiste appropriée dans la société malienne. Dans cet entretien exclusif , ce compatriote basé au Canada se confie.

interview

Veuillez vous présentez à nos lecteurs ?

Je suis Tidiane Diallo, malien basé au Canada depuis 1992.Directeur commercial en technologie de l’information pour le développement des  marchés, j’ai 36 ans.
 Parlez nous un peu de vos débuts au Canada ?

C’est dans la foulée des incidents de 1992 que je suis parti. Victime de l’année blanche j’ai perdu deux années d’études avant de  » m’exiler ». J’ai gardé de bonnes relations avec les autres communautés africaines mais aussi canadiennes et américaines. C’est d’ailleurs ce qui m’a conduit à intégrer le cercle fermé de la politique canadienne.

Quelles étaient vos conditions ?

Tout d’abord, je précise être le seul malien qui s’est engagé au plus haut niveau en politique. J’ai défendu les couleurs du Parti Vert (créé en 1983) lors des élections d’Avril 2014.Ce sont mes bonnes relations avec le chef du parti qui m’ont permis d’être le porte-drapeau écologiste. Mon combat était pour un environnement saint, précisément l’éco-socialisme. Je combats la facturation hydraulique ainsi que les forges minières. Ces fléaux sont à la base de la dégradation de la nappe hydraulique avec d’importants désagréments causés aux riverains des zones concernées.

Pensez vous avoir atteint vos objectifs ?

J’ai quand même fini 4ème sur 7 dans ma circonscription. De Janvier à Avril 2014, j’ai battu campagne pour les élections provinciales du Québec. J’ai eu à faire du porte à porte pendant des jours afin de faire passer mon message. Il a été compris et accepté de tous malgré ma défaite au finish. Aussi à travers mon programme j’ai combattu les chartes défendues par certains rivaux politiques qui étaient contre la liberté des droits et ne prônaient nullement l’égalité entre citoyens canadiens.

Aussi, concernant l’écologie, les populations y tiennent compte de l’environnement et des impacts sur les générations futures : c’est ce qui a permis au Parti Vert d’avoir une masse acquise à sa cause afin de défendre son droit à l’environnement au parlement.

Parlez nous des enjeux de ces élections ?

125 postes étaient en jeu. Le parti vert a présenté 44 candidats et moi j’étais engagé dans la circonscription de Saint Laurent regroupant 55 000 habitants pour des votant évalues à 45 000.Hélas, elles ont mené à la défaite du Parti Québécois (30sièges) qui était aux affaires, au profit du Parti Libéral du Québec (70 sièges) qui a vu M Philippe Couillard devenir 1er Ministre.

Pour ma part, j’ai démissionné de ma formation politique et je compte rentrer au Mali afin de faire face aux défis d’environnement.

 Quels sont vos projets pour le Mali ?

Je vais vous confier ceci : j’envisageais le retour au Bercail depuis 2 ans mais les liens avec le Parti Vert et le calandrage des élections provinciales ont eu raison de moi. D’ici la fin du 1er semestre 2015, je poserai définitivement mes valises à Bamako.

Cette fois, je suis dans une logique citoyenne autrement dit au niveau de la société civile. Je m’attelais à la culture du   civisme environnemental qui devra être revu afin que chacun puisse se reprendre : les attitudes passives face à la pollution et le manque de sanctions réelles sont les blocages à la culture écologiste appropriée dans la société malienne. Je compte sur la participation de la jeunesse pour mettre en pratique mon programme citoyen sur le thème précis de l’environnement durable.

J’ai aussi en ligne de mire les sociétés minières: Je veux  mettre en place le concept de « pollueur-payeur » qui sera une taxe qui conduira les entreprises , l’Etat et la population à s’assumer si toute salissure est enregistrée dans l’espace public. Cette initiative est importante car il faut tenir compte des désagréments causés par les dites sociétés sur l’espace environnemental. Elles sont prêtes à violer toutes les règles environnementales au bénéfice du profit.
 Votre mot de la fin ?
En tant que jeune africain noir et mobilisé,  j’ai eu la chance d’avoir représenté les canadiens à un niveau important. Je crois donc en la jeunesse africaine qui a ce pouvoir de ne pas se faire dicter son futur. C’est à force de travailler qu’on réalise ses objectifs. Si nous devons être en partenariat avec les occidentaux pour développer le continent, je suis de ceux qui pensent que l’Afrique doit être aux africains : cela nous permettra de ressortir une bonne image  que celle diffusée par certains médias à travers le monde. Je reste convaincu d’une chose et le temps me donnera raison : l’Afrique est le futur de l’occident et du monde ».

Interview réalisée par KEITA IDRISSA

SOURCE: Le Point  du   18 nov 2014.
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