L’histoire de l’Afrique continue d’être hantée par des hommes qui se sont sacrifiés pour l’affranchissement des peuples et la culture des valeurs humaines. SANKARA, Une vision éternelle.
Le dimanche 15 octobre 2017,des milliers de jeunes africains se sont rendus à Ouagadougou pour célébrer le 30eme anniversaire de la disparition de leur icône Thomas Sankara.
30 ans après sa mort sa pensée est plus forte que jamais. Marcus Garvey disait en 1924 : « vous pouvez détruire le corps d’un homme mais vous ne pouvez jamais détruire sa pensée» Des millions de jeunes africains à l’intérieur comme dans la diaspora se revendiquent de sa pensée. Un slogan de ces émules dit «tué un Sankara, Des millions de Sankara prendront sa relève. »Thomas Noël Isidore Sankara a vu le jour un 29 Décembre 1949.Après le coup d’Etat de 1983, il devient ministre de la communication mais très vite prend sa distance du gouvernement de Jean Baptiste Ouédraogo.
Arrêté et enfermé après avoir rendu sa démission.Il lança en conférence de presse cette phrase demeurée très célèbre «Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! » Un mois plus tard il est porté à la tête de l’État après un putsch. Durant trois ans ce jeune président charismatique et socialiste va émerveiller le monde.Sankara a donné à son peuple le courage dont il avait besoin pour changer ses conditions de vie. Sankara dévient cet homme d’Etat qui dit et fait ce qu’il dit. La gestion du bien public dévient sacrée et les hommes qui en sont responsables devenus rigoureux et sobres. Le polio et la fièvre rouge boutés hors de la haute Volta qu’il rebaptisa Burkina Faso (pays des hommes intègres, NDLR).
Sankara était intègre et l’intégrité gouvernait toute les actions de la République. Le président Sankara c’est aussi l’amour de soi, la culture du panafricanisme, la mise en valeur de la production et de la consommation des biens et services locaux. L’homme qui exigeait à ses compatriotes et fonctionnaires à s’habiller en tenues locales sous peine de sanction.
Thomas était ce jeune président qui a appelé les pays africains à refuser de payer leurs dettes estimant qu’ils ne devaient rien à leurs anciennes colonies. Sankara est aussi l’incarnation de la gentillesse et du respect des droits humains.
Amoureux de la musique, il a joué lui-même la guitare pour accompagner la cantatrice malienne Nahawa Doumbia.
Le 15 octobre 1987,l’an trois de la révolution, Thomas est trahi par son intime ami Blaise Compaoré.Ce dernier prend le pouvoir et pendant trente ans déclare le Capitaine décédé d’une mort naturelle. 28 ans plus tard, il est chassé du pouvoir par le peuple. Il vit aujourd’hui en Côte d’ivoire où il a pris la nationalité de ce pays. Il assiste à la gloire rendu à son ami. Les jeunes africains ont créé un adage pour illustrer l’histoire de ces deux hommes «Vivre en Blaise ou mourir en Sankara ? »
La pensée de Sankara est ces dernières années au cœur des grands débats politiques, Géostratégiques et Géoéconomiques.Le terrorisme dans le sahel,l’incapacité des pays africains à le combattre, Le G5 sahel, l’opération Barkhane ou retour des armées impérialistes et la mainmise des multinationales françaises sur l’économie de nos États illustrent cet intérêt croissant.
Ibrahim Adiawiakoye
Source: figaromali