En lisant le communiqué querellé, on comprend aisément que le test a eu lieu, le samedi 14 août 2021, au lycée Ba Aminata Diallo de Bamako (centre unique). Pour certains, ce système d’intégration dans la fonction par l’École nationale d’administration (ENA), seule école prestigieuse qui forme les cadres du pays, est une violation flagrante des textes consommée par les autorités de la transition. D’autres, soulignent que l’actuel Premier ministre, Choguel Maïga, a profité de son statut, pour « récompenser » les alliés du M5-RFP dans la fonction publique. Cette thèse est largement soutenue, d’autant plus que, l’ENA est rattachée à la primature.
Pour former un blocus, un groupement des jeunes diplômés sans-emplois dénommé Collectif des candidats de l’école Nationale d’Administration (ENA), s’organise pour attaquer la décision devant la justice, aux faits d’annulation : « Le collectif condamne ce test jusqu’au dernier degré, qui montre une fois de plus le super malien » souligne leur communiqué.
Ils arguent qu’au regard de la loi N°06-046 DU 5 Septembre 2006 portant la création de l’ENA, aucun autre moyen n’est possible pour intégrer l’ENA sauf par voie de concours.
« Ce test de recrutement des contractuels de l’enseignement supérieur effectué par la fonction publique viole les dispositions règlementaires ci-après : La loi N°02-053 du 16 décembre 2002 portant Statut général des fonctionnaires ; l’ordonnance N°10-010/P-RM du 19 février 2010 portant modification de la loi N°02-53 du 16 décembre 2002 prévoyant un régime dérogatoire s’agissant l’accès à certains corps des fonctionnaires ; le décret N°10-114/P-RM du 19 février 2010 interdisant tout accès aux neuf (9) corps par un moyen autre que la voie de l’ENA », révèlent les contestataires, qui ont même lancé un appel à mobilisation contre ce projet réfractaire des textes de l’ENA.
Par ailleurs, suite à nos enquêtes, ce test d’intégration à la fonction publique fait suite à la gestion du préavis de grève du Syndicat national de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNESUP) déposé le 12 septembre 2019 pour les 15 et 16 octobre de la même année.
En effet, le premier concernait la matérialisation du test d’intégration de 502 travailleurs contractuels dans la fonction publique d’État prévu pour le 14 septembre 2019. A ce niveau, le SNESUP a fait le point des contractuels intégrés : ceux relevant du statut général des fonctionnaires, de l’enseignement secondaire et de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ainsi, le SNESUP a tout de même demandé au gouvernement de diligenter la signature du communiqué des 60 contractuels relevant de la nouvelle ENA en vue de leur intégration prochaine. Il a, en outre, demandé d’élaborer les projets d’arrêts d’intégration de ceux qui ont été admis aux tests. Comme pour dire une confrontation est en vue dans les jours à venir.
SKK
Source: Bamakonews