Depuis ce 25 juillet 2024, le gouvernement de la République du Mali et les autorités algériennes ne parlent plus le même langage. En effet, pour cause de dénonciation unilatérale de l’accord d’Alger de 2015 en janvier dernier, par les officiels maliens, les autorités algériennes qui hébergent chez elles l’imam Dicko et les principaux chefs de la rébellion touarègue, ainsi que des chefs de guerre d’al Qaeda au Maghreb islamique, n’ont plus voix au chapitre en tout ce qui concerne le Mali. Leur complice et ennemi objectif français y compris. L’affaire du Nord Mali étant ainsi devenue une affaire maliano-malienne, le dialogue inter-Maliens d’avril-mai 2024 a pris le relais de tous ces accords, jadis signés sous la roublardise et le mutisme du médiateur algérien. Et il est même en passe de les remplacer officiellement par l’avant-projet de Charte nationale pour la Paix et la Réconciliation nationale, en cours de finalisation pour fin septembre. Un autre pacte national plus avisé que celui d’avril 1992, et qui, contrairement à ce que disait l’article 9 des accords de Tamanrasset – «la commission de cessation des hostilités chargée de l’application des dispositions du présent accord» – ne sera pas présidée par la République d’Algérie en qualité de médiateur. Cette exclusion vaut aujourd’hui au Mali une demande auprès du Conseil de sécurité de frapper le nord du Mali avec la frontière algérienne de la norme de zone exclusion aérienne, afin de challenger les frappes de drones dans la zone de Tinzaouatène et d’Inafarak par une riposte de ses vecteurs aériens. Pour espérer ainsi mettre fin à l’hémorragie et les pertes énormes que subissent ses protégés, rebelles, djihadistes, terroristes, groupes de mercenaires armés. Ces défaites de la horde sauvage ameutée par elle et sa concubine la France, forment le projet de dénonciation de son ambassadeur permanent au Conseil de sécurité de l’Onu. Plainte à laquelle le représentant malien, Issa Konfourou, a apporté une réponse cinglante prenant le monde entier à témoin sur la volonté algérienne d’internationalisation de cette lutte des pays de la Confédération AES contre les terroristes, de par toutes les autorités algériennes confondues, presse et opinion publique sur les réseaux sociaux y compris.
L’affaire du Nord Mali étant ainsi devenue une affaire Maliano-Malienne
Ce sont là quelques faits rédhibitoires qui cachent mal le mal sur la conscience qu’ont nos voisins algériens dans leur tentative de s’amender louablement, comme quoi, ni l’État, ni l’Armée algérienne ne sont pour rien dans les événements majeurs qui sont survenus au nord du Mali depuis 1962 jusqu’à nos jours. Ce pays voisin pyromane est pris dans les mailles du filet des renseignements frais et extrêmement utiles qui prouvent la véracité de ce que beaucoup pensaient sans oser le dire à haute et intelligible voix. L’Algérie pompe notre pétrole, siphonne notre gaz et la France et ses orpailleurs clandestins pillent notre ressource aurifère dans les mines de Kidal à Inafarak. Ce n’est pas tout, l’Algérie ne rate aucune occasion, depuis janvier 2024, de passer à l’offensive pour salir les cinq colonels ou le régime de transition et son gouvernement, ou même de s’en prendre à ses propres populations civiles pour fabriquer des preuves superficielles contre les Fama dont elle voudrait voir réduire leur puissance de feu. Le large et complexe ratissage en cours sur le terrain depuis plus d’un mois, a permis aux Fama de faire remonter à la surface des vérités simples et patentes que l’on cachait aux Maliens. Aussi bien ces politiciens véreux et actionnaires dans ces mines et puits du Nord, que les médiateurs français et algériens dans ce pseudo conflit créé de toutes pièces pour réunir les conditions du vol d’hydrocarbures et du pillage aurifère organisé.
En guise de réponse, la partie malienne veut chasser tous ceux qui s’adonnent à un trafic ou à d’autres pratiques peu orthodoxes sans autorisation de l’État central malien, maître de ses ressources sur l’ensemble du territoire national. En voyant venir, la horde sauvage et la meute assoiffée de sang invoquent tous les saints du monde, afin que jamais on ne puisse les chasser définitivement de leur eldorado. Pour ce faire, ces groupes terroristes armés en appellent à la responsabilité de leur parrain de toujours, l’Algérie, et réclament comme Zelenski pour l’Ukraine, les armes miraculeuses à longue portée à leurs sponsors alliés et commanditaires du club de l’Otan. D’où il est important d’en déduire que les hostilités qui sont ouvertes depuis le 25 juillet, véritablement, sont loin de cesser dans l’immédiat. Et chaque jour avec son lot de révélations nouvelles faisant évoluer rapidement la situation en venant faire grossir les risques de confrontation inévitable entre généraux de l’armée malienne et généraux algériens qui se trouvent derrière toutes ces hordes de sauvages, de tueurs, de terroristes, de djihadistes qui n’en veulent aux Maliennes et Maliens et à leur armée et leurs autorités que pour une seule raison : on a découvert qu’ils sont extrêmement impliqués dans tout ce qui arrive au nord du Mali depuis 1962. Des sources fiables nous permettent de l’affirmer et nous y reviendrons plus amplement. Car là où il y a activité souterraine génératrice de revenus, marchés et trafics illicites s’y installent. Les marchands d’armes y occasionnent des clients acheteurs d’armes et des recrutements de jeunes chômeurs, traite de personnes égarées et vente d’abandonnés de familles s’y font. Tout cela génère des forces et des modes de commandement qui remontent jusqu’à une source précise, qui donne les ordres et qui paie tout le monde en rachetant à qui il veut ce qu’il possède et donnant à qui il commande l’exécution de ses basses œuvres. Un tel mini État tampon dans l’État, comme l’avait été Kidal, n’est plus autorisé au Mali d’Assimi Goïta. Et pour cause, les zones récupérées des mains de ces narcotrafiquants et voleurs d’État illégalement attributaires à soi de ressources du sous-sol illégalement obtenues, sans licence ni permis, seront entérinées, nettoyées et mises sous contrôle de l’État. Face à de tels prédateurs qui ont dû s’entendre d’abord sur l’existence et la réalité de ces ressources des vallées fossiles du Sahara malien, avant d’aller négocier un cessez-le-feu et les accords d’Évian le 5 juillet 1962, il est clair qu’il faut rester solidement souder si nous voulons remporter la partie qui est loin d’être facile comme de l’eau à boire. Vu que le mal commis est âgé et que les subterfuges utilisés pour en cacher la nudité sont nombreuses, successives et répétitives, il ne fait aucun doute que le Mali et l’Algérie, avant ou après la Mauritanie, sont appelés à une confrontation incontournable. Les torts sont situés mais les accusations portées par la partie algérienne sont légères par rapport à la gravité des faits constatés à Tinzaoutène où les populations algériennes et leurs complices locaux ou parents amicaux se livrent à toutes sortes d’activités criminelles. Le tout, se faisant avec la bénédiction des dirigeants algériens qui excellent dans un jeu diplomatique et militaire toujours fait de duplicité, de chantage et de pressions sur les autorités maliennes. Les représentants des Mouvement populaire de l’Azawad et du Front islamique arabe sont toujours les mêmes bras armés de l’État algérien sous d’autres appellations, peu soucieux de rétablir et de maintenir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national, et principalement dans les 6ème et 7ème régions, ne sont jamais convenus d’une cessation des hostilités avec l’armée malienne. L’Algérie, État filou pour la France, est devenue un État voyou pour ses citoyens, et s’est fait prendre État voleur chez nous où il est désormais dépeint en État prédateur. Sa jumelle, la France, reste toujours sa concubine pour ne pas dire sa partenaire S… !
Le Mali ne joue plus avec sa souveraineté…
Aussi, eu égard à tous ces faits, le gouvernement de la République du Mali qui avait signé avec les Mouvements et Fronts unifiés de l’Azawad le Pacte national de 1992, ne se sent plus obligé de respecter aucune des parties qui, sachant cacher ce qu’elles savent et ayant fini d’analyser de manière approfondie toutes les origines du douloureux conflit armé qui sévit dans le Nord du pays, et après avoir relevé toutes les graves conséquences que cette situation a entraînées, ne désire visiblement plus aboutir à une «solution pacifique négociée, juste et définitive» au douloureux conflit armé qui sévit dans les 6ème, 7ème et 8ème régions de la République du Mali, appelées Azawad par les Mouvements et Fronts unifiés de l’Azawad. Ce vieux rêve est tombé en désuétude, et aucune autre solution ne viendrait refaire notre cohésion sociale par la reconnaissance de nos diversités culturelles, géographiques et socio-économiques, et les valeurs de tolérance, de pardon, de compassion qui fondent notre humanisme (Maya). Seule la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale qui a supplanté tous ces accords, et qui sera soumise au chef de l’État sous sa forme d’Avant-projet fini, deviendra le document de référence pour tout clivage pouvant naître à l’avenir entre Maliens, communautés, organisations et groupes d’individus, comme au bon vieux temps, sous l’arbre à palabre et espace démocratique de résolution des conflits et de règlements des contentieux. Au nom de l´unité nationale et de l’intégrité du territoire national, reconquises.
Il est aujourd’hui aisé de comprendre l’agitation des responsables de cet État voyou. Parce qu’il n’a jamais réussi à faire appliquer l’article 1 de l’accord de Tamanrasset qui stipulait qu’ «il est mis fin aux opérations militaires et à toute action armée sur l’ensemble du territoire et principalement dans les 6ème et 7ème régions du Mali le 6/1/91 à … ???… heures». Voilà d’autres raisons primordiales qui font que l’Algérie en veut à mort au Mali. S’étant engagée aux côtés des rebelles Touaregs après les années de braise dont ont fait les frais journalistes et artistes, militaires et politiciens assassinés, l’Algérie ne peut mettre fin comme ça à l’action clandestine de ses protégés ni leur interdire toute infiltration sur son territoire devenu leur base arrière. Encore elle n’est pas disposée à lutter contre la prolifération des armes dont elle-même est beau courtier bon argentier à côté des Ukrainiens et des Français. Et ce qu’elle ne voulait pas pour elle-même, c’est ce qu’elle va devoir assumer part de responsabilité selon l’article 4 de l’accord de Tamanrasset qui dit que : «les Forces Armées Maliennes ne mèneront aucune activité susceptible de donner lieu à des accrochages avec les combattants. Elles procéderont à un allégement progressif de leurs dispositifs dans les 6ème et 7ème Régions». Aujourd’hui, ce sont les Fama qui ont demandé et obtenu le départ de Barkhane et de Takuba puis de la Minusma, d’Eufor, avant d’aller à la conquête de ´Kidal, ville pillée, libérée de toute emprise et de se tourner vers l’Algérie et la Mauritanie, cracher leurs crues vérités ou du feu. C’est selon. À elles de choisir, car le Mali ne joue plus avec sa souveraineté. Comme jadis on se jouait de lui en ces termes : «Article 5 – Dans le cadre du présent Accord, les Forces Armées Maliennes se désengageront de la gestion de l’Administration civile et procéderont à la suppression de certains postes militaires. En ce qui concerne les villes (Chefs-lieux de Régions et de cercles), les casernes seront progressivement transférées vers d’autres sites plus appropriés». Si une grande partie des termes de tous ces accords avaient commencé à être appliquée, ce n’est plus le cas. Ni les principes directeurs du Pacte National et ses pièces à conviction, ni les besoins de ramener la paix juste et défini dans le nord du Mali ne pourront faire revenir le Mali en arrière. Cependant la réconciliation nationale est obligatoire.
À ces raisons, s’ajoute le fait que les autorités maliennes ont découvert que des pipelines installés et des tuyaux d’exploitation du gaz fonctionnaient depuis des années sur les sites identifiés du Nord. Grâce aux satellites de certains pays partenaires très loyaux envers le Mali, l’Algérie a été épinglée dans son vol longue durée du sous-sol malien. Couverte par la France, l’Algérie faisait garder ces puits et mines par des hommes armés, devenus ses djihadistes indépendantistes et terroristes armés. Une fois qu’on a découvert ce vol, avec preuves à l’appui, toutes ces tuyauteries qui pompaient le pétrole et le gaz du Mali ont été déconnectées. Selon des spécialistes, après cette déconnection opérée, la vente du pétrole et du gaz algériens sur le marché international aurait chuté de 70%. Quel manque de pot ! Conséquence : les prix sont tombés en Algérie: le carburant à la pompe est passé de 140 Cfa à 400 Cfa. Le gaz aussi a augmenté. Les prix de tous les produits alimentaires de première nécessité ont flambé, car ils étaient subventionnés et l’Algérie n’a plus les moyens de le faire. Sur les réseaux sociaux circulent deux vidéos largement partagées et qui ont tout leur sens et leur signification. Une Algérienne est entrée par effraction dans un consulat de l’Algérie basé dans un pays étranger pour réclamer brillamment sa part dans le pétrole que l’Algérie vole au Mali. Malgré la présence des forces de l’ordre, la dame est restée pendant plusieurs minutes à vociférer pour attirer l’attention de tous les travailleurs et les personnes venues régler des affaires. Sur une autre vidéo, l’incident qui est relayé est relatif aux émeutes qui ont éclaté à l’aéroport d’Algérie quand les responsables de l’aéroport à Alger ont déclaré que les vols sont annulés par manque de kérosène. Chose impensable il y a seulement 4 à 5 ans.
Voilà d’autres raisons primordiales qui font que l’Algérie en veut à mort au Mali au point d’être capable de lui déclarer la guerre directement ou par procuration, en aidant un autre pays ou organisation africaine ou internationale, ou en aidant des djihadistes et séparatistes. Par conséquent, l’entente franco-algérienne revient à dire que l’Algérie a laissé la main libre à la France qui pillait les dizaines de mines d’or de la région de Kidal.
À L’Aube, votre journal, nous avons toujours écrit que cet État voyou est plus qu’un déstabilisateur des pays frontières avec qui il est voisin. Il héberge tous les terroristes qui travaillent avec les services secrets occidentaux qui les financent et paient des droits de stationnement à l’Algérie et à la Mauritanie, à qui on veut faire accroire la possibilité du rêve du Grand Azawad. Les récents affrontements avec les Fama et la dimension des frappes organisées par les Fama ont fini de tout dévoiler en faisant tomber les masques sur les visages de ces généraux algériens et mauritaniens. L’Algérie nous ment depuis trop longtemps pour continuer à lui faire confiance. Elle souffre du complexe du médiateur démis de son rôle de médiateur qu’elle cherche à redorer blason aux Nations unies. Un vain sentiment d’envahisseur le submerge et l’affecte, à ce point qu’il se croit État supérieur et maître de ses sujets et valets locaux, lui-même étant un valet de la France, considérée bras financier et garantie de la couverture assurée de l’Otan et de l’Onu. L’Algérie, pour ne pas en accuser un autre, est le seul pays d’Afrique qui utilise le terrorisme pour s’attaquer à ses voisins et personne n’ose le dire ni elle-même le revendiquer.
Khaly-Moustapha LEYE
Source: L’Aube