Lors de la commémoration, de la Journée mondiale du souvenir des victimes de la circulation routière en 2020, l’ex-ministre en charge des Transports, Makan Fily Dabo, avait tiré la sellette d’alarme sur les accidents de la route. Ce jour-là, très excité, il avait pointé un doigt accusateur sur le service des visites techniques. « Il est inadmissible qu’un accident de la route soit dû à une panne technique ou une crevaison », avait-il dit.
Au cours de son passage, il voulait contraindre les services de contrôle technique à faire correctement leur travail. Hélas ! Le ministre avait vu juste ce mal profond. Et l’accident terrible de la semaine dernière à Zambougou sur la route de Ségou lui donne raison.
Parmi les causes des accidents tragiques qui viennent fréquemment sur les axes routiers, il y a le non-respect du code de la route corroboré par la mauvaise conduite, les mauvais dépassements, le non respect des panneaux de signalisation et surtout l’utilisation des pneus usés. Ce qui prouve que les transporteurs n’ont aucun respect pour les usagers. Car, difficile de voir des engins à bons pneus au Mali. Certains transporteurs ont du mal à injecter de l’argent dans les pneus de qualité. Pour eux, c’est un manque à gagner. Pourtant, la vie des usagers et même des marchandises transportées en dépendent. A Bamako, il y a des ateliers de transformation de pneus où les apprenti-sorciers à la quête du gain facile retravaillent des pneus pourris pour les vendre comme des neufs. Ils ont toutes les techniques pour donner un bon éclat aux vieux pneus. Ils oublient au passage que les pneus ont une durée de vie non négociable.
Les autorités doivent veiller sur ces pratiques qui mettent en danger les usagers de la route.
Drissa Togola
Source : Le Challenger