De nouvelles arrestations ont eu lieu lundi 8 janvier au Burkina Faso dans l’affaire de la tentative de déstabilisation présumée de la fin de l’année dernière. Il s’agit de trois civils, a-t-on appris jeudi 11 janvier auprès de la gendarmerie. Le colonel Auguste Denise Barry, ancien ministre de la Sécurité sous la transition, ancien bras droit du Premier ministre Isaac Zida, a été interpellé le 29 décembre puis placé en détention. Il a été inculpé pour « complot et incitation à la commission d’actes contraires à la discipline et au devoir ».
Selon plusieurs sources, le colonel Auguste Denise Barry est soupçonné d’avoir mis au point tout un plan de déstabilisation qui aurait dû être déclenché le 30 décembre dernier. Des organisations de la société civile devaient appeler à des manifestations, générer des troubles et créer un climat insurrectionnel, ce qui lui aurait permis de passer à l’action.
En a-t-il parlé à trop de monde ? Les officiers qu’il a contactés ont-ils eu peur pour leur sécurité ou étaient-ils tout simplement républicains ? Quoi qu’il en soit, le colonel Auguste Denise Barry a été dénoncé et c’est sur la base de ces dénonciations qu’il est inculpé aujourd’hui.
Son avocat Maître Batibié Benao préfère attendre d’en savoir plus avant de se prononcer.
Restent encore de nombreuses zones d’ombre : des armes ont-elles été saisies lors des perquisitions ? Quelles sont ces organisations de la société civile qui auraient reçu de l’argent pour déclencher ces manifestations ? Qui sont les autres complices, si bien entendu cette tentative de complot est avérée ?
Le gouvernement appelle pour sa part à la patience. « Vous serez édifiés », a simplement déclaré Simon Compaoré le ministre burkinabé de la Sécurité lundi dernier en conférence de presse.
Déjà des défenseurs des droits de l’homme mettent en garde contre de possibles dérives et affirment craindre « une politisation de l’affaire Barry ».
Rfi