Lieutenant Mohamed Ouattara présumé auteur de la tentative de coup d’Etat Grâce à la vigilance de la Sécurité d’Etat, un coup d’Etat en préparation est tombé à l’eau et certains des membres du groupe comploteur ont été arrêtés et se trouvent entre les
mains des enquêteurs. Il s’agit du lieutenant Mouhamed Ouattara du camp de Djicoroni para, croque-mitaine des bérets rouges, et sept sous-officiers bérets verts et bérets rouges . La famille du lieutenant, aussitôt après son arrestation, a parlé d’enlèvements
par des hommes armés et en tenue militaire.

 
Selon les premiers éléments de l’enquête, c’est le lieutenant Seyba Diarra qui a convaincu le lieutenant Mouhamed Ouattara d’organiser un coup d’état et lui a donné les moyens nécessaires pour y parvenir. Embastillé en ce temps-là au camp I dans le cadre de l’affaire qui a conduit Sanogo en prison, l’enquête sur l’assassinat des 21 bérets rouges arrêtés lors du contre coup d’état, Seyba Diarra, qui était un béret rouge avant de se retrouver parmi les bérets verts à Kati, a pris contact avec le lieutenant para commando par personne interposée. Mouhamed Ouattara avait été arrêté en même temps que le groupe des Abdine Guindo après
le contre-coup d’état contre la junte de Sanogo. Mis en liberté provisoire, il avait été mobilisé pour monter au front, au nord du Mali, dans le cadre de la libération du territoire menée par la force Serval. Une mobilisation qui avait provoqué des remous car certains craignaient ne plus le revoir se présenter à la justice dans le cadre de l’enquête sur le contre coup d’état, alors que
d’autres, plus convaincants finalement, ont mis en avant sa valeur militaire utile à la nation et ont soutenu qu’il a même l’occasion de se racheter.
Mais une fois au nord du pays, il détourne un véhicule 4×4 de l’armée de marque Land Cruiser et le fait disparaître. Amené à Bamako pour être entendu par le Conseil de discipline, il échappe à la radiation et sa famille s’engage à rembourser la valeur de cette voiture estimée à 16 millions FCFA. Précisons que son père est aussi colonel de l’armée nationale.
Le 02 mai dernier, il a été arrêté et déféré au parquet qui l’a mis sous mandat de dépôt pour le faire séjourner au Camp I de la gendarmerie de Bamako. Subitement, quelques jours après, précisément le 9 mai, il fut libéré. Mais en réalité, c’était pour le filer et les enquêteurs ne se sont pas trompés de méthode : la filature a permis de découvrir que Mouhamed, véritable croque-mitaine, avait fini par recruter des gens pour exécuter ce projet et ils se réunissaient régulièrement à Samé pour mettre au point leur plan.
Selon nos sources, c’est au sortir d’une de ces réunions qu’il a été filé et arrêté aux environs de l’Ena. Depuis lors sa famille parle d’un enlèvement par un groupe d’hommes armés. Jusqu’à présent il n’a pas parlé pour faire avancer l’enquête. Mais sept autres de ses présumés complices ont été alpagués. Il s’agit de sept sous-officiers bérets verts et bérets rouges.
Il nous revient que le président de la République souhaite ne pas voir cette affaire ébruitée car elle s’ajouterait aux différents événements qui n’ont contribué qu’à effriter l’image de stabilité de son régime. De toute façon, c’est le lieu de rappeler que Le Sphinx avait déjà révélé que la force Serval avait capté des communications des gradés – dont Seyba Diarra- détenus au
Camp I dans le cadre de la même affaire qui a fait tomber le capitaine général Sanogo. Ce jour-là, les militaires français avaient récupéré 18 téléphones portables, coupant ainsi tous les liens de ces détenus avec leur base. L’idée de les isoler et de les disperser dans des prisons un peu partout à l’intérieur du Mali procède de cela.
Personne n’a besoin d’un autre coup d’Etat dans ce pays. IBK a été élu pour cinq ans, aidons-le plutôt à sortir du bourbier dans lequel il s’est lui-même embourber.
A.D.
Sphinx