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Téléphonie : que faut-il attendre du 3ème opérateur ?

Le 6, le 7, le 8, le 9 et bientôt le 5. Les Maliens devront s’habituer à voir désormais apparaitre sur leurs écrans de téléphone des numéros commençant par ce chiffre. C’est la plage de numéros de Telecel, qui se lance à la conquête du marché malien.

Un grand soulagement. Les Maliens peuvent enfin souffler, ils pourront bientôt jouir du troisième opérateur mobile. Attendu depuis plus de trois ans et presque devenu une arlésienne, Atel, du groupe Planor Afrique, détenu par l’homme d’affaires burkinabé Apollinaire Compaoré, va enfin débuter ses services.  Commercialisé sous le nom de Telecel, le réseau a officiellement débuté ses activités le 28 décembre 2017. Pour l’heure, 1 000 personnes, à qui des puces ont été offertes, le testent pour en déterminer la qualité. « Certes, nous avons officiellement fait notre lancement, mais nous ne pouvons rien vendre immédiatement. Nous devons d’abord nous rendre compte de l’état de la couverture, ajuster si nécessaire. C’est ce travail d’optimisation que nous faisons actuellement », assure le Directeur général d’Atel, Souleymane Diallo. Pas de panique toutefois, l’attente ne devrait plus être longue. La commercialisation débutera vers les 15 ou 20 janvier, selon lui.

Coûts attractifs ?

A une semaine de ces dates, les attentes de consommateurs potentiels grandissent. Les nombreux allers et retours au sein de l’immeuble Atlantic Microfinance, qui abrite l’opérateur temporairement, avant la livraison de son siège, le prouvent.  Mais, pour l’heure, impossible d’en savoir davantage sur les offres. Rien ne filtre et la communication est bien quadrillée. « En marketing, c’est ce que nous appelons la révélation », explique Diallo. « Nous avons analysé le marché et nous pensons avoir des prix très intéressants ». Car nouvel opérateur rime souvent avec offensive pour attirer des clients et l’opération séduction passera certainement par des offres à bas coûts. Au Burkina Faso, où l’opérateur est déjà installé, il est le moins cher pour le coût des appels et la gestion du crédit est plus transparente. « Les plus gros bonus au Burkina c’est Telecel. En ajoutant juste 25 francs CFA au crédit que l’on souhaite acheter on bénéficie d’un bonus de 100%. Pour les communications, nous avons un système de facturation clair, à la seconde », explique un client burkinabé. En dépit des concessions que devra faire l’opérateur pour se faire une place au soleil au Mali, il ne positionnera pas en casseur de prix. « Cela serait dangereux, en particulier à cause de l’interconnexion, puisqu’ils devront payer lorsque l’un de leurs clients appellera un autre opérateur. Ils viennent de s’implanter, ils ne peuvent pas se permettre de trop perdre », analyse Baba Konaté, Conseiller technique au ministère de l’Économie Numérique et de la Communication.

Réseau perturbé

« Le réseau Telecel n’est pas fiable, tout le monde le sait au Burkina », assène Alain. « Il est pratiquement impossible de joindre une personne du premier coup avec. Pour les appels entre Telecel, ça va, mais dès que c’est extra réseau, c’est très compliqué ». Et ce n’est pas la quinzaine de tentatives de notre part, souvent infructueuse, pour joindre ces deux personnes qui prouvera le contraire. « C’est un mal nécessaire, le coût est attractif »L’objectif numéro un fixé par le Directeur, bâtir un réseau de qualité, tombe donc sous le sens. Mais le défi est immense, le Mali étant un territoire beaucoup plus vaste à couvrir que le Burkina. « Nous irons pas après pas. Bamako pour débuter et les différentes régions suivront très vite. Dans les semaines ou les mois à venir, nous voulons devenir l’opérateur préféré des Maliens par la qualité de nos services ».

3G+ contre 4G

Sur le papier, le match semble déséquilibré, mais sur le terrain il reste très ouvert.  S’il y a un aspect dont le nouvel opérateur est très fier, c’est sa connexion Internet. Au Pays des Hommes intègres, il est désigné comme le meilleur. « Leur connexion est très fluide et c’est celle que la plupart des jeunes utilisent. Au départ, beaucoup se plaignaient du prix élevé, mais la rapidité de la connexion a fait oublier cet aspect. La qualité a un coût », affirme Alain. « Nous avons des équipements flambant neufs, tout juste sortis d’usine. C’est ce qui permet cette fluidité » explique Souleymane Diallo. Beaucoup voient comme corrélé à la fluidité de la connexion le fait que l’opérateur compte peu d’abonnés.

Cela fait plus d’une décennie que les Maliens « n’avaient » le choix qu’entre deux opérateurs. « Le Mali avait besoin d’un nouvel opérateur. Maintenant, chacun va essayer d’avoir le meilleur prix, le meilleur service ou la meilleure couverture », prédit le Directeur général d’Atel.  D’aucuns voient en la surenchère sur les promos crédit de la fin novembre 2017 (500%) une manière de ne pas perdre du terrain face à un nouveau voisin qui ne demande qu’à être encombrant.

Journal du mali

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