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Telenovelas : Quand les séries télévisées nous tiennent

Nos compatriotes sont devenus accrocs aux telenovelas, feuilletons télévisés qui sont, très souvent, produits dans les pays d’Amérique du Sud ou de Turquie. Ils restent, le plus souvent, scotchés devant leur téléviseur et ne sont pas près de rater, même pour tout l’or du monde, le moindre épisode de ces séries dramatiques à fortes émotions en termes d’amour, de libertinage sexuel, de suspense, mais aussi de sentiment de révolte contre l’injustice.

 

«El diablo», «Meryem», «La dona» et «Farmagul», autant de titres de séries télévisées qui suscitent commentaires et débats passionnants dans notre société. Certains estiment qu’elles impactent, négativement, le comportement des enfants et des jeunes qui tentent de s’inspirer de ces films. Or, ceux-ci n’ont rien à voir avec les réalités maliennes, d’où la condamnation sans équivoque des puritains et conservateurs qui n’apprécient guère ces feuilletons.

Pourtant, ces mélodrames sur petit écran bénéficient d’une très grande popularité dans les pays africains, notamment le nôtre. Aux heures de diffusion, les femmes tombent dans un autre univers où plus rien ne compte. Elles perdent jusqu’à la notion du temps et en viennent même à ignorer leurs époux, le temps d’un épisode. Une certaine opinion pense même, à tort ou à raison, que nombre de déviations actuelles des mœurs dans notre pays sont liées à ces séries télévisées.

Adama Samaké est conscient de la passion que suscitent les séries télévisées sud-américaines. Le jeune homme cite volontiers son exemple pour avoir failli divorcer d’avec son épouse à cause des telenovelas. «Mon retour du bureau, coïncide, très souvent, avec la diffusion d’un feuilleton que ma femme regarde. Elle a tendance, en ces moments, à ne plus s’occuper de moi. A peine si elle me salue ou me donne à manger. Elle semble absorbée par ces feuilletons au point de ne plus jouer son rôle d’épouse », souligne-t-il. Samaké a brandi la menace du divorce pour recadrer son épouse.

 

PASSION – Certains soutiennent que les telenovelas en Afrique ont plus d’inconvénients que d’avantages. Une ménagère à Faladiè, qui a requis l’anonymat, ne partage pas cet avis. Elle estime que les telenovelas permettent de s’épanouir même pour celles qui viennent de la zone rurale. «Quand je termine les travaux ménagers, je me distrais avec les séries télévisées», explique notre interlocutrice.

Comme elle, Salimata Coulibaly, âgée de 26 ans, apprécie les feuilletons. Cette femme au foyer précise : «Grâce aux séries télévisées, je me fais une idée de la vie d’autres communautés, notamment américaines mais aussi de l’évolution du monde». Elle est toujours à l’affût de nouveaux feuilletons sur les chaînes de télévision parce que le cinéma reste son pêché mignon.

Touré, fonctionnaire à la retraire, regarde avec passion ces séries télévisées au point d’oublier, parfois, qu’il est juste devant un poste téléviseur. Il se range du côté des férus des feuilletons télévisés. Mais il préfère ne pas verser son avis dans le débat sur les inconvénients.

Pour nos interlocuteurs, il est clair que ces séries télévisées ont aussi un impact sur le mode de vie des jeunes, notamment des jeunes filles. Certains estiment que ces séries télévisées devraient être destinées plus aux adultes qu’aux enfants et aux jeunes. D’autres incriminent les parents qui ne respecteraient pas les messages qui, parfois, indiquent clairement, sur l’écran : «Déconseillé au moins de…..».

Dans notre pays, les feuilletons ont une incidence sur l’éducation des enfants qui sont tentés d’imiter la vie des stars du cinéma. Ténin Coulibaly est ménagère. Elle est, aussi, d’avis que les séries télévisées influent négativement sur le comportement de nos enfants. «Ma fille doit faire le baccalauréat cette année. Elle ne s’en soucie point pour l’instant. Elle passe plus de temps à regarder les séries télévisées. C’est un vrai souci pour moi », se plaint-elle.

Pour elle, les télénovelas posent un problème d’assimilation. Elle explique tout simplement que c’est une faiblesse de note société et s’interroge : « Pourquoi ne pas s’intéresser, plutôt, aux séries africaines qui reflètent mieux nos réalités ? »

AD/MD (AMAP)

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