L’élection présidentielle de ce lundi est censée organiser le retour à l’ordre constitutionnel, rompu au lendemain de la mort au front du président Idriss Deby Itno, au pouvoir durant plus de trente ans.
Le général Mahamat Idriss Deby Itno, président de la transition au Tchad qui se présentait, face au neuf autres candidats, à l’élection présidentielle organisée ce lundi 6 mai, serait en passe d’être élu dès le premier tour. Ce que ses adversaires pourraient considérer comme un coup de force.
Selon une source au sein de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), l’organe en charge de superviser le scrutin, le chef de l’Etat sortant remporterait pres de 75% des voix après le dépouillement de plus de 65% des bulletins de votes, contre près de 12% pour son principal rival, le premier ministre Succès Masra, 9% environ pour l’ex chef de gouvernement Albert Pahimi Padaké, ne laissant que des miettes pour les huit autres candidats.
Selon ce responsable de l’ANGE, la victoire annoncée du général-président s’expliquerait en grande partie par l’ampleur de la Coalition Tchad Uni, qui le soutient et qui compte plus de 200 partis politiques et associations. Mais aussi par la non inscription sur les listes électorales, closes à la veille du référendum constitutionnel organisé en décembre 2023, d’une grande partie des partisans l’opposition radicale et des militants du parti des Transformateurs de Succès Masra. Premier ministre depuis début janvier, cet ancien leader de l’opposition, avait avant sa réconciliation avec le pouvoir en novembre dernier, appelé ses partisans à ne pas s’inscrire sur ces listes.
Critiquée par ses anciens alliés qui boycottent cette élection, l’accusant d’être un « traître » qui veut « donner un vernis démocratique » à une élection « jouée d’avance ». cet ancien économiste à la Banque africaine de développement (BAD) est apparu au fil de la campagne comme capable de mobiliser d’imposantes foules.
Selon le code électoral L’Agence ANGE a jusqu’à quinze jours après l’élection, pour proclamer les résultats provisoires officiels.
L’élection présidentielle de ce lundi est censée organiser le retour à l’ordre constitutionnel, rompu au lendemain de la mort au front du président Idriss Deby Itno, au pouvoir durant plus de trente ans. Les chefs de l’armée avaient alors placé au pouvoir son fils, le général Mahamat Deby.