Au Tchad, les travailleurs du secteur public entrent dans une cinquième semaine de grève. Cela fait un mois que les travailleurs du secteur public ont arrêté de travailler pour protester contre les coupes de salaires dans le cadre des mesures d’austérité prises par le gouvernement.

Vendredi au cours d’un point de presse, le Premier ministre a annoncé que le gouvernement va couper les salaires des grévistes en application de la règlementation en cours et leur a rappelé tout de même qu’il fait des efforts pour répondre à la grogne qui traverse le pays depuis un mois.

Le Premier ministre Pahimi Padacké Albert après avoir rappelé les efforts du gouvernement pour calmer le front social a tenu à indiquer que dans les prochains jours le gouvernement entend « enclencher le processus de relecture de la loi relative à la règlementation du droit de grève dans les services publics au Tchad. En ligne avec les observations du Bureau international du travail, le BIT ».

En français facile, les travailleurs qui ont observé le mot d’ordre des syndicats ne percevront que trois mois de salaire à la fin de ce mois de février. Une perspective qui ne fait pas peur au porte-parole de la plateforme syndicale Barka Michel, président de l’Union des syndicats du Tchad: « S’il pense que la loi 32 lui permettra de faire de grandes économies sur nos salaires, allez-y Monsieur le gouvernement ! Qu’il n’a qu’à continuer à couper les salaires jusqu’à dix mois, ça lui fera une grosse économie d’ailleurs. Mais nous n’accepterons pas que cette loi s’applique ».

De nouvelles mesures de rétorsion sont prévues par le gouvernement pour faire plier les grévistes. C’est dire que le bras de fer entre le gouvernement et les travailleurs risque de durer encore longtemps.

RFI