Le président de l’Organisation tchadienne des droits humains (OTDH) a été arrêté le 24 janvier 2020 à son domicile à la suite d’une publication Facebook évoquant l’état de santé du président Idriss Déby Itno. Amnesty International avait évoqué « une détention au secret ». Une semaine après, ses avocats eux dénoncent une détention arbitraire et illégale.
Cela fait plus d’un mois que Baradine Berdeï Targuio a été arrêté à son domicile. Ses avocats affirment ne pas savoir où il est détenu. «Six personnes habillées en tenue civile, cagoulées et équipées de grenades et d’armes de guerre, ont fait irruption chez lui, explique maître Max Laolngar. C’est inédit et surtout pour les faits qui lui sont reprochés parce que, initialement, on lui reprochait d’avoir diffusé des éléments audio et textuels relatifs à la santé du président de la République.»
Le militant des droits de l’homme est accusé de cybercriminalité et de détention d’armes, selon les autorités. Mais pour maître Serge Asra Djimbaye, la procédure judiciaire n’a pas été respectée : «Ce sont les unités régulières de la police qui doivent lui envoyer une convocation et c’est au cas où il ne répond pas à la convocation que le procureur de la République peut décerner un mandat d’amener. Mais on n’est pas dans ce cas de figure. On est également exacerbés par l’association de notre client. On s’était vu obliger de déposer une plainte pour enlèvement, séquestration et détention illégale.»
Le procureur de la République affirme que les auditions de Baradine Berdeï Targuio vont se poursuivre en même temps que celles d’une trentaine d’autres personnes dans différents dossiers. Toutes seront déférées une fois toutes les auditions terminées.
Aurélie Bazzara-Kibangula pour RFI