Révélation : 62% de la population malienne n’a aucun niveau d’éducation
Seuls 24,2 % ont un niveau d’instruction fondamental Selon les résultats de la sixième édition de l’EMOP (enquête modulaire et permanente auprès des familles), réalisée en août 2017 par l’Institut national de la statistique (INSTAT), le taux brut de scolarisation au premier cycle de l’enseignement fondamental dans notre pays est estimé à 76,1 % dans l’ensemble.
Seule la région de Mopti a un taux inférieur à 50 %. En effet, au cours de l’année 2017, le taux global de scolarisation dans cette région est estimé à 47,6%.
L’analyse selon les régions montre que le district de Bamako et la région de Gao affichent les taux bruts les plus élevés (113,7 % et 97,9 % respectivement). La région de Gao est suivie par celles de Koulikoro (88,4 %), Kayes (79,0 %) et Tombouctou (73,9 %).
La disparité est assez prononcée entre le milieu urbain et rural (106,2 % contre 66,8 %). Ces écarts seraient également dus à l’insuffisance de l’offre, mais aussi à d’autres facteurs (notamment l’insécurité au nord et au centre) qui entraveraient la scolarisation des enfants dans les zones rurales.
La disparité entre garçons et filles, au niveau de la fréquentation scolaire, s’atténue progressivement. Ainsi, les taux bruts de scolarisation des garçons et des filles s’élèvent respectivement à 77,2 % et à 74,8 %.
Dans l’ensemble, le taux net de scolarisation est de 60,9 %. Ce résultat signifie que près de six enfants sur dix, âgés de 7 à 12 ans, ne fréquentaient pas le premier cycle de l’enseignement fondamental au moment de l’enquête.
Au niveau des régions, Bamako se détache avec 86,5 % contre 39,1 % à Mopti qui, de ce fait, réalise la plus forte contre-performance durant la période de l’enquête. Koulikoro et Gao se positionnent derrière Bamako, avec respectivement 74,6 % et 67,5 %.
A l’instar des taux bruts, les taux nets de scolarisation sont plus élevés en milieu urbain qu’en milieu rural, soit 81,1 % contre 54,7 %. L’analyse selon le sexe indique qu’il n y a pas d’écarts importants entre les filles et les garçons en ce qui concerne le taux net de scolarisation.
Au second cycle de l’enseignement fondamental, le taux brut de scolarisation s’élève à 54,6 %. Ce taux, largement en deçà de celui du premier cycle, pose le problème de la rétention des élèves d’un cycle à un autre.
En s’intéressant aux régions, Bamako se positionne en tête avec 88,1 % contre 26,8 % qui est le taux le plus faible obtenu à Mopti. Bamako est suivi de Koulikoro, Ségou et Gao et avec des taux de 59,0 %, 58,2 % et 56,9 % respectivement.
L’analyse, selon le milieu de résidence, fait ressortir une avance assez prononcée des villes par rapport aux campagnes (85,8 % contre 42,5 %). Contrairement au premier cycle, les résultats selon le sexe montrent qu’au second cycle, les filles sont un peu plus scolarisées que les garçons (55,3% contre 53,9 % respectivement).
L’accès au second cycle de l’enseignement fondamental, mesuré par le taux net de scolarisation, est de 29,5 %. Ce résultat montre que plus de six enfants sur dix n’étaient pas sur le chemin de l’école au moment de l’enquête.
Ce taux déjà faible, cache des disparités au niveau des régions, du milieu de résidence et selon le sexe des individus. En effet, Bamako et Koulikoro prennent la place de leader avec 49,6 % et 35,3 % respectivement contre 14,4 % à Mopti où le taux est le plus faible.
Les localités urbaines seraient plutôt favorables à la scolarisation par rapport à celles rurales (45,4 % contre 23,3 %). Cependant, dans les deux milieux, les taux sont largement en dessous de 50 % et des efforts restent à entreprendre. L’analyse selon le sexe est à l’avantage des filles, avec 30,7 % contre 28,4 % pour les garçons.
En définitive, il faut retenir que la proportion de la population de 6 ans et plus, qui n’a aucun niveau d’instruction, reste encore très élevée. La proportion de la population de 6 ans et plus ayant le niveau fondamental reste encore faible. Seulement, près d’un quart de la population concernée (24,2 %) a un niveau d’instruction fondamental en 2017. Ces résultats interpellent les pouvoirs publics à mettre un accent particulier sur les politiques visant à améliorer l’accès à l’éducation de la population. Ce taux cache des disparités entre les garçons et les filles avec respectivement 26,1% et 22,3%. Il ressort du graphique ci-dessous que 62% de la population malienne n’a aucun niveau d’éducation soit 57,2% pour les hommes et 66,7% pour les femmes.
Info-matin