Avec ces résultats de cette année, certains parents d’élèves et une partie du peuple applaudissent et se réjouissent mais beaucoup d’autres maliens savent que c’est un coup d’élan de plus pour faire effondrer intellectuellement et socialement le pays.
Ne dit-on pas que « détruire un pays ne nécessite pas l’utilisation de bombes atomiques ni l’utilisation de missiles à longue portée. Il suffit d’abaisser la qualité de l’Education. L’effondrement de l’Education est l’effondrement de la nation ». Et le Mali est dans cette impasse mortifère qui l’agonise et le met petit à petit à genou avant de l’achever. Ceux qui sont chargés de cette ultime mission sont ses fils qui ont reçu une mauvaise ‘’éducation’’. Parmi ceux-ci figurent les élèves qui fréquentent l’école malienne qui n’existe d’ailleurs que de nom . Le jeudi 29 Août 2019, une journée de joie pour les élèves admis et parents car les résultats du DEF ont été proclamés, mais une journée qui met aussi à nu la médiocrité de certains élèves. Pour cette année, le taux d’admission au DEF a été de 52% .
La direction des examens et concours se félicite du taux de réussite, mais pour des spécialistes du système éducatif, « ce résultat n’est qu’une illusion car il ne reflète pas le niveau réel des élèves ».Face à cette affirmation, les preuves n’en manquent pas. Les parents d’élèves, les responsables scolaires, les élèves et mêmes les analphabètes sont au courant de l’état de l’éducation au Mali. Mais le gouvernement à travers le ministère de l’éducation ose faire croire une autre réalité : les résultats sont à hauteur de souhait et reflète le niveau des élèves. C’est cette stratégie de dupe qui est utilisée par les gouvernants pour endormir la conscience des gouvernés. Une année scolaire sans une réelle étude et avec un taux de succès à l’examen de 52% paraît invraisemblable, selon un autre observateur.
Comment peut-on expliquer ou interpréter ce taux de réussite? Le mieux est que l’Assemblée Nationale interpelle le ministre de tutelle sur la question afin qu’il donne au peuple malien d’explications.
Le caméléon a échoué
Pour jouer à la dissuasion et à la diversion, le taux d’admission au BAC correspond à moitié de celui du DEF, c’est-à-dire 25,12%. Ces admissions pour la plupart des cas ne sont pas méritées. Surtout quand on sait que la majorité d’entre eux sont rentrés en classe avec les sujets déjà traités. Seulement ce jeu est connu par tous : il faut jouer avec la conscience des faibles et les faire oublier le premier taux de réussite élevé. Comme un vieux caméléon incapable de se remuer chaque fois selon l’environnement dans lequel il se trouve, la stratégie de la diversion ne marchera pas.
B.M
Source: Le Point du Mali